La justice turque a inculpé dimanche un suspect pour appartenance à un groupe terroriste dans le cadre de l’enquête sur l’attentat qui a fait six morts mercredi devant le consulat américain à Istanbul, a rapporté l’agence Anatolie.
Le tribunal a ordonné que Dursun P. soit placé en détention préventive dans l’attente de son procès sous l’inculpation « d’appartenance à une organisation terroriste », selon l’agence de presse.
Deux autres personnes arrêtées et interrogées après l’attentat ont été relâchées.
Les trois auteurs de l’attentat, tués pendant l’assaut, avaient ouvert le feu mercredi sur le poste de sécurité de l’entrée principale de la représentation diplomatique américaine, une véritable forteresse ultra-protégée située sur la rive européenne de la première ville de Turquie. Ils avaient tué trois policiers avant d’être abattus.
Neuf autres personnes soupçonnées de complicité avec les auteurs de l’attentat restent en garde à vue, selon le gouverneur d’Istanbul Muammer Güler.
Parmi les suspects figure le chauffeur de la voiture utilisée dans l’attentat, qui avait réussi à s’échapper.
Trois arrestations avaient été effectuées samedi soir au cours de raids des forces antiterroristes dans le quartier de Kucukcekmece à Istanbul, où vivaient les trois auteurs de l’attaque.
Les autorités ont qualifié l’attentat d' »acte suicidaire », auquel les assaillants n’avaient pas l’intention de survivre.
La police n’a pas fourni d’indications sur l’appartenance éventuelle des kamikazes à un groupe illégal mais, selon les médias, elle a établi des liens avec l’Afghanistan, laissant ainsi supposer que l’attentat est lié au réseau terroriste Al-Qaïda.
Le chef des assaillants, Erkan Kargin, était un islamiste radical qui s’était rendu en Afghanistan et avait séjourné dans des camps d’Al-Qaïda, selon le quotidien populaire Vatan.
Certains spécialistes ont toutefois émis des doutes sur un lien avec Al-Qaïda, estimant que l’attentat était l’oeuvre d’amateurs.
Les trois assaillants tués, âgés de 20, 23 et 26 ans, habitaient dans un quartier pauvre de la banlieue d’Istanbul, au sein de familles originaires du sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, selon les médias.
Les autorités turques ont jusqu’à présent seulement indiqué que deux des assaillants avaient des casiers judiciaires et que l’un d’eux avait voyagé à l’étranger.
