Le parti au pouvoir en Turquie défend son existence devant la justice

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Les responsables du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, se sont défendus jeudi devant la Cour constitutionnelle d’accusations d’activités anti-laïques qui pourraient mener à l’interdiction de leur formation issue de la mouvance islamiste.

L’audience à huis clos a débuté à 07H00 et s’est terminé vers 15H30 GMT.

Ce sont le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek, et un autre dirigeant du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Bekir Bozdag, qui ont détaillé oralement les arguments de la défense écrite remise au préalable aux 11 juges du tribunal.

« Nous souhaitons que la procédure s’achève le plus rapidement possible mais c’est évidemment au tribunal de décider d’un calendrier », pour un verdict a souligné M. Ciçek aux nombreux journalistes devant la sortie du tribunal.

Il s’est refusé de donner des détails sur la position qu’ils ont défendue dans la salle et s’est contenté de dire qu’elle reposait notamment sur les normes de la convention européenne des droits de l’Homme. Le ministre a affirmé qu’une telle procédure n’aurait jamais dû être lancée.

Le vice-président du tribunal Osman Paksüt a quant à lui indiqué, cité par l’agence Anatolie, que les juges pourraient statuer en l’espace de « 4 à 5 semaines ».

Les représentants de l’AKP devaient rejeter les accusations du procureur de la Cour de cassation, Abdurrahman Yalçinkaya, qui a lancé en mars une procédure d’interdiction, accusant l’AKP d’être un « foyer d’activités allant à l’encontre de la laïcité ».

Mardi, le procureur a en effet présenté son réquisitoire oral devant les mêmes juges, lors d’une session également à huis clos, réitérant ses accusations concernant l’AKP au pouvoir depuis 2002. Il a répété, selon les journaux, vouloir la dissolution de cette formation, issue de la mouvance islamique.

Le procureur Yalçinkaya demande aussi que 71 membres de l’AKP, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, ex-membre de ce parti, soient interdits d’appartenance à un parti politique pendant cinq ans.

L’AKP rejette les accusations dont il fait l’objet se disant respectueux de la laïcité, mais dans les coulisses politiques d’Ankara, on parle d’ores et déjà de la création imminente d’un nouveau parti politique qu’intègreraient les députés de l’AKP en cas de dissolution.

La Cour constitutionnelle a statué en juin contre l’AKP au sujet du port du foulard islamique à l’université. Elle a annulé une réforme constitutionnelle du gouvernement autorisant le voile, qu’elle a jugée contraire au principe de laïcité. Cette décision a été perçue comme le signe avant-coureur d’une dissolution de l’AKP.

Pour les partisans du gouvernement, cette procédure de dissolution est un « coup d’Etat judiciaire » contre un parti qui a été réélu il y a moins d’un an avec 47% des suffrages.

Et le bras de fer entre l’AKP et ses opposants, notamment l’armée et l’administration judiciaire, ne semble pas terminé.

Mardi, un spectaculaire coup de filet policier qui a coïncidé avec le plaidoyer du procureur Yalçinkaya, a été réalisé dans les milieux d’opposition pro-laïcs.

Une vingtaine de personnes ont été interpellées et seraient soupçonnées de liens avec un réseau qui fomenterait un coup d’Etat.

Parmi les personnes interpellées se trouvent deux généraux d’armée à la retraite, fait sans précédent dans les annales de l’histoire de la Turquie, et un journaliste connu, très critique de l’AKP.

Pour nombre d’analystes, ces interpellations qui ont provoqué une onde de choc dans le pays et qui interviennent dans le cadre de cette enquête remontant à l’an dernier, constituent un règlement de comptes orchestré par le pouvoir.

raffi
Author: raffi

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