La Russie veut restaurer sa grandeur en Terre Sainte

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La Russie, soucieuse de restaurer sa présence en Terre Sainte, négocie avec Israël la restitution de la majestueuse Maison Sergueï, un bien de la famille impériale Romanov, construite au XIXè siècle à Jérusalem pour y accueillir les pèlerins orthodoxes.

Depuis 1948, date de la création de l’Etat hébreu, l’édifice est notamment occupé par des services du ministère israélien de l’Agriculture et d’autres sociétés qui le louent, en théorie à vie, à l’institution chargée de la gestion des biens classés comme « abandonnés » en Israël.

Inaugurée en 1890, la Maison Sergueï est alors un hôtel cinq étoiles accueillant des pèlerins aristocrates ou grand-bourgeois venus de Russie, à l’époque première puissance européenne à organiser un pèlerinage de masse, avant même la France qui lui emboîtera le pas un peu plus tard.

L’édifice est situé dans le « domaine russe », un terrain de près de sept hectares cédé par les Ottomans à l’Empire russe après la Guerre de Crimée de 1854-1856. C’est le premier quartier chrétien à être construit hors des murailles de la Vieille ville de Jérusalem.

« Il s’agit de restaurer notre héritage historique en Terre Sainte » et de rendre au bâtiment sa vocation initiale en accueillant des pèlerins russes de plus en plus nombreux, affirme à l’AFP Anatoli Yurkov, chargé d’affaires de l’ambassade de Russie à Tel-Aviv.

Pour Alexandre Zanemonets, professeur d’histoire byzantine à l’université de Haïfa, « le retour de la Russie en Terre Sainte s’inscrit dans le cadre de l’intérêt du peuple russe pour ses racines chrétiennes. Le pouvoir politique répond en partie à une attente de l’Eglise russe qui veut revenir en Terre Sainte. »

Cette redécouverte de la Terre Sainte en Russie, forcée à l’athéisme pendant les 70 ans de communisme, a incité Moscou à répertorier toutes les propriétés de l’Empire tsariste et de l’Eglise russe en Terre Sainte.

Parmi ces biens, la Maison Sergueï fait l’objet d’intenses discussions entre responsables russes et israéliens, le dossier posant d’épineux problèmes juridiques.

« Cette propriété appartenait au prince Sergueï (le frère du tsar Alexandre III). Il s’agit donc d’une propriété privée et non d’un bien public. Autrement dit, l’Etat russe n’était pas nécessairement habilité à récupérer ce bien », explique M. Zanemonets.

Le prince Sergueï, mort en 1905, n’a pas eu d’enfants mais il a un ayant-droit, le prince Philip, époux de la reine du Royaume-Uni, lié à la famille Romanov. La Russie ne conteste pas ce droit mais souligne que celui-ci n’a rien réclamé.

« Nous sommes parvenus à un accord avec les Israéliens en janvier 2008 mais les choses ont pris du retard en raison de problèmes du côté israélien, j’espère que les choses seront finalisées en septembre », précise M. Yucov, sans donner de détails.

Eitan Margalit, diplomate en charge de ce dossier au ministère israélien des Affaires étrangères, précise qu’il s’agira là d’une première étape.

« Une fois modifié le nom du propriétaire sur les registres du cadastre, il nous faudra négocier les conditions de départ des locataires actuels du bâtiment ayant un statut particulier », qui leur permet de rester indéfiniment dès lors qu’ils entretiennent le bâtiment.

Lorsque le ministère israélien de l’Agriculture et les autres occupants auront quitté la Maison Sergueï, celle-ci devrait retrouver sa vocation initiale d’accueillir les fidèles orthodoxes.

Avant la fin de l’Union soviétique, les pèlerins russes étaient très rares en Terre Sainte (moins de 1.000 par an). Ils sont désormais plus nombreux chaque année à marcher dans les pas de Jésus.

En 2007, ils étaient près de 200.000, une augmentation de 163% par rapport à l’année précédente, selon le ministère israélien du Tourisme. Une tendance qui va certainement s’amplifier, Israël et la Russie étant convenus de supprimer les visas entre leurs deux pays à compter d’octobre.

raffi
Author: raffi

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