Pas de sécurité à Etchmiadzine : un intrus saute sur l’autel et perturbe la messe

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Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous soumet la traduction de l’éditorial de Harut Sassounian publié dans The California Courier du 18 septembre 2008. Un touriste australien, malade mental, a perturbé la Sainte Messe du dimanche 7 septembre 2008 en la Cathédrale d’Etchmiadzine, centre de l’Église Apostolique Arménienne en Arménie. Personne n’étant autorisé à porter une arme sur l’enceinte sacrée d’Etchmiadzine, ce regrettable incident a mis en évidence une grave faille de sécurité.

Pas de sécurité à Etchmiadzine : un intrus saute sur l’autel et perturbe la messe

De Harut Sassounian

Publié par The California Courier

Éditorial de Sassounian du 18 septembre 2008

L’un des points forts d’un séjour en Arménie est d’avoir l’opportunité d’assister à la Messe Sainte le dimanche matin en la Cathédrale d’Etchmiadzine, le centre de l’Église Apostolique Arménienne.

Après une semaine chargée en réunions suivies d’un match de football politique entre les équipes nationales turque et arménienne, j’attendais avec impatience l’expérience édifiante mêlant détente et spiritualité, que procure une visite à Etchmiadzine, le dimanche 7 septembre.

Comme d’habitude, la Cathédrale était remplie de centaines de fidèles provenant d’Arménie et du monde entier. Sa Sainteté le Catholicos Karekin II n’était pas présent : il avait dû se rendre dans la ville russe de Rostov pour consacrer une nouvelle église arménienne.

Au beau milieu de la Sainte Messe, un homme âgé d’une vingtaine d’années, de type européen, est soudain sorti des rangs des fidèles et il est resté au milieu du chœur — la partie située derrière l’autel et qui est réservée au clergé. Il n’a pas fait un geste, n’a pas proféré un mot. Tout le monde a commencé à l’observer, se demandant pourquoi il était là.

Puisque le jeune homme portait des vêtements ordinaires et avait l’air d’un touriste, on avait l’impression qu’il essayait d’avoir une meilleure vue du magnifique autel ancien de la Cathédrale. Certains ont pu penser qu’il s’était approché un peu en avance pour recevoir la communion. Personne n’aurait pu prévoir ce qu’il s’est ensuite passé.

La présence de cet homme dans le chœur perturbant les fidèles, un responsable de l’église s’est approché de lui pour lui demander de retourner s’assoir à sa place. Avant même d’avoir pu lui parler, l’intrus a fait un bond énorme et il a atterri sur l’autel haut de cinq pieds (Nota CVAN : 1,50 m), tandis que les fidèles, le souffle coupé par la surprise, regardait cette scène saisissante.

Alors que l’individu suspect s’approchait par derrière du prêtre qui officiait, les huit diacres officiant près de l’autel se sont jetés sur lui, mais, bizarrement, ils n’ont pas réussi à le maintenir au sol. La confrontation a dégénéré en bagarre, avec des corps roulant sur l’autel, et d’autres ecclésiastiques et des fidèles se sont précipités pour aider à le maîtriser.

Outre le danger physique que l’intrus représentait, l’autre inquiétude primordiale était le grand chaudron qui reposait au bord de l’autel, et qui contenait le Saint Muron ou Chrism qui nécessite une préparation de 40 jours, tous les sept ans. Au milieu de la mêlée, le chaudron aurait facilement pu être renversé, déversant ainsi son contenu sacré, acte hautement sacrilège.

Miraculeusement, le chaudron a été épargné ! Mais alors que la bagarre se prolongeait quelques minutes, le jeune homme a agrippé le rideau ancien vieux de 400 ans de l’autel, un don de la communauté arménienne de l’Inde. Pendant un moment, un fidèle a réussi à faire lâcher prise au jeune homme qui retenait le rideau, mais, pendant qu’une douzaine de diacres faisaient descendre les marches de l’autel une par une au jeune homme, il a bondi une dernière fois sur le rideau et il a déchiré cette inestimable parure d’église, causant une grande détresse à ceux qui ont assisté à ce regrettable incident.

Ayant perturbé la liturgie, l’homme a été emmené hors de la Cathédrale et il a été allongé sur le sol où il est resté calme. Il n’a montré aucun autre signe d’agressivité ou de résistance. Il s’avère que cet homme est un touriste australien qui souffre de problèmes mentaux. L’un de ses compagnons a dit que le matin, il n’avait pas pris ses médicaments qui permettent de contrôler son comportement turbulent.

En raison de l’absence du Catholicos et de son entourage immédiat, il semblerait qu’il n’y ait pas eu de responsables sur place. Les hauts membres du clergé n’étaient pas présents à la Sainte Messe ce matin-là. Parmi ceux qui ont assisté à la scène, certains ont suggéré de relâcher le jeune homme puisqu’il était mentalement perturbé, d’autres, en colère, ont crié qu’il devait être arrêté et interrogé puisqu’il avait détruit le rideau d’une valeur inestimable, de la Cathédrale.

Il est incroyable de noter qu’il n’y a pas eu un seul policier ou un garde en vue pendant plus d’une demi-heure. Lorsque j’ai demandé à un responsable de l’église pourquoi il n’y avait pas de personnel de sécurité, il a dit que personne n’était autorisé à porter une arme sur l’enceinte sacrée d’Etchmiadzine. Après plusieurs coups de téléphones à des cabinets d’avocats et à de hauts responsables du gouvernement à Erevan, deux policiers ont déboulé sans armes, pas même une matraque. Quelques minutes plus tard, cinq autres policiers non armés ont fait leur apparition. Nous avons été informés plus tard que la police avait décidé de garder le fauteur de troubles en détention.

Heureusement, personne n’a été blessé, même si la liturgie divine, la messe, a été perturbée, l’autel sacré souillé, et le rideau si précieux irrémédiablement endommagé. Ce qui est inquiétant, à moins que les responsables arméniens ne tirent une leçon de cet incident, c’est que la sécurité personnelle de Sa Sainteté, mais aussi du clergé, des centaines de fidèles et de la Cathédrale elle-même est exposée à des risques, si un intrus armé devait s’introduire dans l’enceinte de l’église qui manque complètement de mesures sécuritaires.

Il devrait au moins y avoir des officiers de police à proximité immédiate de la Cathédrale et des bâtiments relevant du Catholicos. Malheureusement, l’époque est révolue où la sainteté d’un lieu de culte était respectée. Les meurtres tragiques de plusieurs hauts responsables dans le Parlement Arménien il y a 10 ans, devraient être une leçon à retenir. Les responsables de l’église et du gouvernement devraient prendre des mesures préventives et efficaces afin de prévenir une autre tragédie.

©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN – 18 septembre 2008 – 13:16 – http://www.collectifvan.org

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Author: raffi

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