Combats meurtriers au Karabakh, l’Azerbaïdjan et l’Arménie au bord de la guerre (MAJ 16:45)

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Erevan, 27 sept 2020 (AFP) – L’Arménie et l’Azerbaïdjan étaient au bord de
la guerre dimanche, des combats meurtriers ayant éclaté entre les forces
azerbaïdjanaises et la région séparatiste du Nagorny Karabakh soutenue par
Erevan.
Les belligérants ont fait état de victimes militaires et civiles. Selon la
partie arménienne, une femme et un enfant ont été tués.
Un conflit majeur impliquant l’Azerbaïdjan et l’Arménie pourrait entraîner
l’intervention des puissances en concurrence dans la région du Caucase, la
Russie et la Turquie. Le conflit autour du Nagorny Karabakh, qui a fait
sécession de l’Azerbaïdjan avec le soutien arménien, nourrit les tensions
régionales depuis 30 ans.
Un porte-parole du ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé à l’AFP
que Bakou avait conquis une demi-douzaine de villages sous contrôle arménien
lors de ces affrontements, des informations démenties par Erevan.
Après l’annonce des premiers combats dimanche matin, le Premier ministre
arménien, Nikol Pachinian, a décrété « la mobilisation générale » et
l’instauration de « la loi martiale », tout comme les autorités du Karabakh.
« Le régime autoritaire (azerbaïdjanais) a de nouveau déclaré la guerre au
peuple arménien », a dit M. Pachinian dans un discours télévisé, estimant que
Bakou et Erevan étaient au bord d’une « guerre d’envergure » aux potentielles
« conséquences imprévisibles ».
Il a appelé la communauté internationale à prévenir une « ingérence » turque
dans le conflit.
Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a convoqué une réunion de son
conseil de sécurité et dénoncé une « agression » de l’Arménie, promettant de
« vaincre » contre Erevan.
Sur Twitter, le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de
Bakou, a promis un soutien « avec tous nos moyens » à Bakou, après un entretien
téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais.
Moscou a appelé dès dimanche matin « à un cessez-le-feu immédiat » et à des
pourparlers, alors que les deux camps se rejettent la responsabilité des
hostilités.
La France, médiatrice du conflit avec la Russie et les Etats-Unis dans le
cadre du Groupe de Minsk, a aussi appelé à cesser les hostilités, de même que
Bruxelles et Berlin.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est entretenu avec son
homologue turc, Mevlut Cavusoglu, convenant de la « nécessité d’un
cessez-le-feu ».

– Victimes civiles et militaires –

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a indiqué avoir lancé une
« contre-offensive sur toute la ligne de front » du Karabakh, afin de « mettre
fin à des activités militaires des forces armées de l’Arménie ».
La présidence azerbaïdjanaise a signalé « des morts et des blessés » parmi
les civils et les militaires, tandis que le médiateur public du Karabakh a
déclaré qu’il y avait « des victimes civiles ».
Aucun bilan chiffré n’a été avancé.
Le ministère de la Défense du Karabakh a indiqué de son côté avoir détruit
quatre hélicoptères, 15 drones et 10 chars azerbaïdjanais.
Une vidéo publiée par Erevan montre deux chars ennemis frappés par des tirs
soulevant des volutes de fumée à côté de trois autres chars.
Bakou a indiqué qu’un de ses hélicoptères avait été abattu mais que son
équipage était sain et sauf, précisant avoir détruit 12 batteries
anti-aériennes.
L’armée azerbaïdjanaise a aussi publié une vidéo montrant, depuis les airs,
la destruction de trois engins militaires ennemis.

– Un « conflit négligé » –

Le Nagorny Karabakh a été le théâtre d’une guerre au début des années 1990
qui a fait 30.000 morts, et depuis lors, Bakou veut en reprendre le contrôle.
Des pourparlers de paix sont dans l’impasse depuis des années.
Des combats opposent régulièrement séparatistes et Azerbaïdjanais, mais
aussi Erevan et Bakou.
En 2016, des heurts avaient failli dégénérer en guerre au Karabakh, et des
combats meurtriers ont aussi opposé en juillet 2020 Arméniens et
Azerbaïdjanais à leur frontière nord.
Olesya Vartanyan, experte du International Crisis Group, a soutenu à l’AFP
que cette nouvelle escalade s’expliquait notamment par l’absence d’une
médiation internationale active.
« Depuis le coronavirus, le conflit a été négligé, sans que des diplomates
se rendent à Bakou et à Erevan même après les affrontements de juillet »,
a-t-elle regretté.
Ces dernières années, Bakou a profité de ses réserves de pétrole pour
dépenser largement en matière d’armement et bénéficie du soutien d’Ankara.
L’Arménie, bien plus pauvre, est toutefois plus proche de la Russie, qui y
dispose d’une base militaire. Erevan appartient à une alliance
politico-militaire dirigée par Moscou, l’Organisation du traité de sécurité
collective.
Le Kremlin, qui se positionne en arbitre régional, livre des armes aux deux
pays.

La rédaction
Author: La rédaction

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