Le Premier ministre Nikol Pachinian a félicité samedi l’armée arménienne et a exhorté son pays à l’aider à vaincre l’Azerbaïdjan alors que de féroces batailles se poursuivaient autour du Haut-Karabagh.
Pachinian a déclaré que Bakou n’avait réussi à «résoudre aucun problème stratégique» avec son offensive «sans précédent» lancée le 27 septembre.
«La victoire, et seulement la victoire, est le résultat que nous imaginons à la fin de ce combat, a déclaré Pachinian dans un discours télévisé en direct. Rien qu’aujourd’hui, l’Armée de défense d’Artsakh a mené des opérations de contre-offensive actives et obtenu des succès substantiels, écrasant plusieurs unités des forces spéciales ennemies ».
«Grâce à des efforts conjoints, nous devons briser la colonne vertébrale de l’ennemi attaquant afin qu’il ne tende plus jamais ses mains criminelles», a-t-il ajouté.
Pachinian a accusé l’Azerbaïdjan non seulement de vouloir reprendre le contrôle du Karabagh, mais également d’exterminer sa population arménienne. «Nous vivons probablement la phase la plus décisive de notre histoire millénaire», a-t-il commenté.
L’armée du Karabagh, soutenue par les Arméniens, avait rapporté dans la matinée de samedi que les forces azerbaïdjanaises avaient lancé une nouvelle offensive sur les sections nord et sud de la «ligne de contact» autour du Karabagh, épicentres des hostilités qui dure depuis une semaine. Elle les a également accusés d’avoir à nouveau bombardé la capitale Stepanakert.
L’armée de défense a affirmé avoir tué des centaines de soldats azerbaïdjanais, détruit des dizaines de chars et de véhicules blindés et abattu trois avions de combat dans les heures qui ont suivi.
Shushan Stepanian, porte-parole du ministère arménien de la Défense, a expliqué toujours samedi, en début d’après-midi, que les troupes du Karabagh avaient repoussé l’offensive «à grande échelle» et lancé une «contre-offensive dans l’une des directions».
Dans un autre communiqué publié vers 18 heures, l’armée arménienne du Karabagh expliquait que ses troupes de première ligne «accomplissaient avec succès les tâches de combat qui leur étaient assignées». La déclaration est intervenue peu de temps après le discours télévisé de Pachinian.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense avait affirmé dans la matinée de samedi que «de violents combats se poursuivent sur toute la ligne de front». Le ministère avait prétendu que ses forces portaient des «coups écrasants» à l’ennemi.
L’armée du Karabagh a également signalé samedi 51 autres morts au combat dans ses rangs. Le nombre total de soldats arméniens tués au combat entre le 27 septembre et samedi 3 octobre est ainsi passé à 201.
L’armée azerbaïdjanaise n’a toujours pas publié de chiffres sur ses victimes au combat.
Les hostilités se sont poursuivies sans relâche malgré les efforts internationaux visant à rétablir le régime de cessez-le-feu dans la zone de conflit du Karabagh et à ouvrir la voie à de nouvelles négociations de paix.
Dans une interview à Al Jazeera diffusée samedi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a accusé Pachinian de l’effondrement plus tôt cette année des pourparlers arméno-azerbaïdjanais négociés par les États-Unis, la Russie et la France.
Aliev a affirmé que Pachinian s’était montré plus intransigeant que les anciens dirigeants arméniens : «Nous n’avons pas encore de partenaire de négociation en Arménie».
Pachinian a affirmé le contraire, rappelant qu’Aliev n’était pas prêt à des «concessions mutuelles» et n’a jamais rendu la pareille à ses déclarations répétées selon lesquelles un règlement du Karabagh doit être «acceptable pour les peuples d’Arménie, d’Azerbaïdjan et du Karabagh».
