Emmanuel Macron a demandé mardi, après l’accord de cessez-le-feu conclu lundi soir au Nagorny Karabakh, de travailler à un « règlement politique durable » qui « préserve les intérêts de l’Arménie » et « demande fermement à la Turquie de mettre fin à ses provocations » dans ceconflit, a indiqué l’Elysée.
« Un travail devra être mené sans tarder pour définir les paramètres d’un règlement politique durable du conflit, qui puisse assurer le maintien dans de bonnes conditions des populations arméniennes au Haut-Karabakh et le retour des dizaines de milliers de personnes qui ont fui leurs habitations », souligne l’Elysée.
« Dans ce moment difficile, la France se tient au côté de l’Arménie » à laquelle elle renouvelle son « amitié historique », ajoute la présidence française qui dit vouloir analyser les paramètres de l’accord de cessez-le-feu. Elle s’est néanmoins félicitée de l’arrêt des combats, estimant que « la priorité aujourd’hui va à l’arrêt durable des combats et au respect du cessez-le-feu qui a été décidé hier ». Une mission médicale a été envoyée sur place.
Un accord a été signé sous l’égide de la Russie entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie mettant fin à six semaines de combats meurtriers. Il consacre des victoires militaires azerbaïdjanaises importantes dans cette région peuplée quasi exclusivement d’Arméniens, qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan après une guerre dans les années 1990. Des affrontements y opposaient depuis fin septembre Arméniens et armée azerbaïdjanaise.
Emmanuel Macron, qui s’est beaucoup impliqué pour tenter d’obtenir des cessez-le-feu dans le cadre du groupe de Minsk (France, Russie et Etats-Unis), va « poursuivre activement ses consultations avec la Russie » et il s’entretiendra « très prochainement » avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais.
La France « demande fermement à la Turquie de mettre fin à ses provocations au sujet du Haut-Karabakh, de faire preuve de retenue et de ne rien faire qui compromette la possibilité qu’un accord durable soit négocié entre les parties et dans le cadre du groupe de Minsk », ajoute le communiqué de la présidence.
Mardi matin la Turquie a applaudi l’accord comme une « grande victoire » de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie. « Des terres qui étaient occupées depuis 30 ans ont été reconquises », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, dont le pays a pris fait et cause pour Bakou dans le conflit, ajoutant « que cela serve de leçon » à l’Arménie.