Rompant avec la tradition d’un fort engagement de la ville de Lyon aux côtés de l’Arménie et du Haut Karabagh, le conseil municipal de Lyon s’est prononcé sur un vœu de soutien a minima, « Pour une paix juste et durable dans le Haut Karabagh » l’adjointe en charge de la coopération internationale Mme Sonia Zdorovtzoff s’étant engagée à le transmettre au Consul de Turquie à Lyon.
Elle n’aura aucune difficulté à le faire puisque ce vœu initié par les élus du troisième arrondissement (où se trouve l’église apostolique Saint Jacques et l’école Markarian-Papazian) ne mentionne ni le rôle, ni le soutien de la Turquie à l’Azerbaidjan dans le conflit d’octobre-novembre dernier et se contente d’évoquer le « droit au retour » des réfugiés, la possibilité, au conditionnel, de la reconnaissance d’une république du haut Karabagh/ Artsakh « selon le souhait des populations » ignorant complètement qu’un référendum a déjà eu lieu sur ce sujet.
La nouvelle majorité issue de la victoire des Verts, s’est ainsi acheté à moindre frais une bonne conscience en annonçant en même temps une aide de 30 000 euros pour les blessés de guerre et les victimes de Covid 19.
Au nom du groupe « Pour Lyon » (ancienne majorité de Gérard Collomb) Jean Yves Secheresse avait dénoncé « un vœu modeste du point de vue de l’analyse politique » faisant apparaitre le rôle de la Turquie « car Erdogan veut reconstruire un empire ».
Au nom du groupe Droite-centre-independants, Etienne Blanc s’est révélé le plus cinglant dénonçant « la candeur enfantine » de la majorité : Ecrivez au consul de Turquie que la sang arménien a coule sous une dictature ; écrivez que la Turquie est coupable et complice ; écrivez que Lyon ne peut le supporter, car ce vœu est celui de l’impuissance. Le dernier mot aura été celui de l’adjointe à la coopération internationale : «Nous ne demandons pas de reconnaître l’ Artsakh pour ne pas nous désaligner de la France ».
Jeanine Paloulian