Le Premier ministre Nikol Pachinian a refusé d’assister hier à une messe de Noël célébrée par le Catholicos Garegin II, le chef suprême de l’Église apostolique arménienne de plus en plus en désaccord avec le gouvernement arménien.
Le président du Parlement, Ararat Mirzoyan, et d’autres membres clés de l’équipe politique de Pachinian étaient égalemen absents.
Le Procureur général Artur Davtian était le seul haut fonctionnaire de l’État présent à la liturgie qui s’est tenue à la cathédrale Saint-Grégoire l’Iluminateur d’Erevan.
Pachinian a adressé un message aux Arméniens à l’occasion de Noël, fêté le 6 janvier, en publiant un extrait de l’Évangile sur sa page Facebook.
Sa porte-parole, Mane Gevorgian, a déclaré plus tard dans la matinée qu’il ne s’était pas rendu à la messe à cause de la pandémie de coronavirus. « En raison de la situation pandémique, le Premier ministre est isolé », a commenté Gevorgian à l’agence de presse Armenpress. Elle n’a pas précisé si Pachinian a passé un test de coronavirus.
Pachinian s’etait déjà isolé en juin après avoir annoncé que lui et des membres de sa famille avaient été testés positifs au COVID-19. Il a affirmé s’être remis de la maladie une semaine plus tard.
Un groupe de partisans de l’opposition arménienne a averti mardi qu’ils essaieraient d’empêcher Pachinian d’entrer dans la cathédrale d’Erevan s’il décidait d’assister à la messe de Noël.
Pratiquement tous les grands groupes d’opposition blâment Pachinian pour la défaite de l’Arménie lors de la guerre d’automne au Haut-Karabakh et veulent qu’il démissionne et cède le pouvoir à un gouvernement intérimaire qui organiserait de nouvelles élections parlementaires dans l’année.
Le Catholicos Garegin et d’autres hauts clercs d’Arménie et de sa diaspora mondiale ont publiquement soutenu les demandes de l’opposition rejetées par Pachinian. Certains prêtres de l’Église apostolique arménienne ont participé de manière démonstrative aux récents rassemblements antigouvernementaux à Erevan. D’autres non. Un autre prêtre basé dans la ville de Sisian, dans le sud-est du pays, a publiquement refusé de serrer la main de Pachinian lorsque le Premier ministre s’est rendu dans une église locale le mois dernier. Le bureau de Garegin II a refusé de critiquer le comportement du prêtre condamné par les partisans de Pachinian.
Garegin II a évoqué la guerre du Karabakh et ses «conséquences désastreuses» lors d’une homélie lue au cours d’un service religieux hier, en présence de centaines de croyants. Il a déploré les «erreurs destructrices» qui, selon lui, ont été commises avant les six semaines d’hostilités. «La vigilance nécessaire n’a pas été montrée face aux menaces d’une paix et d’une guerre instables, les intérêts de la patrie et du peuple étaient subordonnés aux aspirations et aux objectifs individuels. Un esprit de rejet de Dieu, mais aussi des idéologies et habitudes étrangères ont imprégné notre société », a-t-il dénoncé. «Tenons-nous forts face à l’épreuve mortelle pour notre nation et notre peuple avec espoir et foi, ceints de la puissance vivifiante du Seigneur. Gagnez de la force pour sortir des catastrophes, pour dissiper cette lourde obscurité qui nous est imposée par le soutien céleste, et pour illuminer les nouveaux horizons de nos vies », a ajouté le Catholicos.