“Nos convictions et positions n’ont pas changé”, a déclaré le catholicos Karékine II interrogé par les journalistes sur ses positions concernant la crise politique grave dans laquelle se débat l’Arménie depuis la défaite dans la dernière guerre de l’Artsakh, alors qu’il visitait le jeudi 28 janvier le manthéon militaire de Yéraplour à Erevan à l’occasion du 29e anniversaire de la création des forces armées arméniennes. Le chef suprême de l’Eglise apostolique renvoyait à son intervention télévisée du 8 décembre 2020, dans laquelle il déclarait que le premier ministre Nikol Pachinian avait perdu la confiance populaire après la “désastreuse” guerre au Haut-Karabagh et devrait démissionner pour éviter des flambées de violences et mettre fin à une “crise politique profonde”. Il avait précisé avoir tenu les mêmes propos dans un entretien en tête à tête avec le premier ministre désormais controversé. Une telle position s’est répandue au sein du clergé arménien, dont le deuxième dignitaire après le catholicos Karakine II, le catholicos de la Grande Maison de Cilicie basé à Antalias au Liban, Aram I, et d’autres ecclésiastiques de haut rang en Arménie et dans la Diaspora. Certains d’entre eux ont critiqué Pachinian en des termes d’une rare violence.
Le catholicos Karekine II a toutefois tenu à souligner jeudi que la première Eglise d’Arménie, qui regroupe la très grande majorité de la population du pays et de la diaspora, ne se mêle pas de politique et ne soutient pas les forces d’opposition qui cherchent à pousser Pachinian à la démission. A Yerablour, le catholicos rendait hommage aux quelque 3 500 soldats arméniens tués durant la dernière guerre du Karabagh, dont un grand nombre repose dans ce cimetière. A catholicos s’y est rendu à plusieurs reprises, pour y orier, s’y recueillier et déposer des fleurs, aux côtés de responsables politiques du pays. Mais son absece avait été remarquée lors de la dernière cérémonie présidée par Pachinian au panthéon militaire, où le premier ministre était accompagné du président du Parlement Ararat Mirzoyan et de plusieurs membres de son gouvernement. De son côté, Pachinian et son entourage avaient ostensiblement ignoré la messe de Noël célébrée le 6 janvier par le catholicos en la cathédrale Saint Grégoire l’Illuminateur de Erevan…
