Le gouvernement néerlandais subit de nouvelles pressions pour reconnaître le massacre massif des Arméniens par l’Empire ottoman au début du XXe siècle comme un acte de génocide.
Le Parlement débattra jeudi d’une motion demandant au cabinet de supprimer le terme qualifié de «question du génocide arménien» lorsqu’il se réfère au meurtre de jusqu’à 1,5 million de personnes entre 1915 et 1917.
La motion, proposée par Joël Voordewind député du parti Christen Unie, a le soutien des anciens partis de la coalition VVD, CDA et l’UC elle-même, ainsi que le parti PVV de Geert Wilders, les socialistes (SP), GroenLinks, le Parti des droits des animaux (PvdD), 50Plus, Forum voor Democratie et deux indépendants – assez confortablement pour une majorité.
Il y a trois ans, le parlement a adopté une motion pour reconnaître le génocide arménien, mais le cabinet a refusé d’adopter le terme. Le vice-premier ministre de l’époque, Lodewijk Asscher, du parti Labour, a déclaré qu’il était «inutile» pour les gouvernements de porter des jugements sur le droit international. «Il y a des personnes vivant aux Pays-Bas avec une histoire familiale que cela touche», avait-il déclaré. La même année, le ministre des Finances, Menno Snel, a représenté le gouvernement néerlandais pour la première fois à la cérémonie à Erevan pour commémorer les victimes. La Turquie a toujours refusé de définir le meurtre de masse comme un génocide et le parlement néerlandais a attiré une réponse de colère d’Ankara, qui a accusé les Pays-Bas d’hypocrisie parce qu’ils « ont détourné le regard » lors du génocide de Srebrenica en 1995.
Les partisans de la nouvelle motion disent que la reconnaissance du génocide est une étape importante vers la réconciliation et la prévention des atrocités futures. «C’est pourquoi il est tout d’abord primordial que les pays s’expriment clairement. Une grande majorité de la chambre appelle le gouvernement néerlandais à le faire enfin », a déclaré Joël Voordewind.
