Les représentants de trois grands partis du Haut-Karabakh ont présenté un projet de loi qui ferait du russe la deuxième langue officielle du territoire peuplé d’Arméniens.
Le projet de loi cite l’histoire des «liens culturels, militaires et économiques» du Karabakh avec la Russie. Il ajoute que le russe est resté la «deuxième langue de communication» de nombreux Arméniens du Karabakh depuis la rupture soviétique et que lui donner un statut officiel aiderait à approfondir les liens avec la Russie, et ce «dans tous les domaines».
Le projet de loi a été rédigé par des députés affiliés au parti de la Patrie libre d’Arayik Harutiunian, le président du Karabakh, et de deux autres partis représentés au Parlement du Karabakh. Les trois groupes contrôlent ensemble la majorité des sièges du Parlement.
«Nous permettons simplement l’utilisation du russe comme langue officielle dans tous les cercles», a justifié hier Aram Harutiunian de Patrie libre aux micros des journalistes du service arménien de RFE / RL.
«Nous ne remplaçons pas l’arménien par le russe, ou vice versa», a-t-il précisé.
Un autre député local, Metaksia Hakobian, a averti que son parti d’opposition Justice ne soutiendra le projet de loi que s’il est amendé pour maintenir la suprématie de la langue arménienne. Elle a affirmé que sa version actuelle était en contradiction avec la constitution du Karabakh qui déclare l’arménien comme la seule «langue d’État» de la République non reconnue.
Harutiunian a nié toute contradiction. Pourtant, il a assuré que lui et d’autres auteurs du projet de loi étaient ouverts à la discussion pour des changements dans le texte.
La présence de la Russie au Karabakh a considérablement augmenté après que Moscou a négocié un accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise de six semaines le 10 novembre.
Les soldats de la paix ont aidé des dizaines de milliers de civils arméniens du Karabakh, qui ont fui les combats, à rentrer chez eux.