L’armée arménienne a de nouveau appelé hier à la démission du gouvernement alors que le chef de l’état-major général, le colonel-général Onik Gasparian, s’est engagé à contester devant le tribunal la décision du Premier ministre Nikol Pachinian de le limoger.
Gasparian a indiqué en même temps qu’il se retirerait et qu’il ne conserverait pas son poste jusqu’à ce que le tribunal se prononce sur l’«inconstitutionnalité» de sa révocation.
Pachinian a adressé une demande au président Armen Sarkissian pour qu’il relève Gasparian de ses fonctions le 25 février, immédiatement après que le général arménien et 40 autres officiers de haut rang ont publié une déclaration commune exigeant la démission du gouvernement. Il a qualifié cette demande de tentative de coup d’État.
Armen Sarkissian a refusé de signer un décret le 27 février, affirmant qu’il semblait inconstitutionnel et aggraverait la crise politique «sans précédent» que traverse le pays. Pachinian a envoyé dans la foulée une nouvelle demande à Sarkissian. Le président a de nouveau refusé de le signer. Mais il a décidé de ne pas demander à la Cour constitutionnelle de l’invalider, ouvrant ainsi la voie à la destitution de Gasparian.
Citant la non-demande de Sarkissian à faire appel à la cour, le gouvernement arménien a annoncé mercredi matin que Gasparian avait automatiquement cessé d’être le chef de l’état-major général.
Le général a publié une déclaration au début de l’après-midi décrivant le communiqué du gouvernement et «l’ensemble du processus de mon renvoi» comme inconstitutionnels. Il a assuré que cela montre que seules la démission de Pachinian et la tenue d’élections législatives anticipées peuvent mettre fin à la crise politique dans le pays.
Gasparian a clairement indiqué qu’il ne continuerait pas à exercer ses fonctions et a plutôt demandé au tribunal administratif de le réintégrer en tant que chef de l’armée. «Je continuerai à servir ma patrie et le peuple arménien à un autre titre», a-t-il annoncé.
Gasparian a poursuivi en exhortant le personnel militaire arménien à «continuer votre service désintéressé et patriotique».
Dans un communiqué séparé publié peu de temps après, les hauts gradés de l’armée ont réaffirmé leur soutien à Gasparian et ont dit qu’ils maintenaient leurs «évaluations antérieures de la situation actuelle dans le pays».
«Il n’existe qu’une solution à la situation et elle est mentionnée dans l’appel de [Gasparian]», peut-on lire dans le communiqué.
Pendant ce temps, Pachinian a proposé de remplacer Gasparian par un autre général, Artak Davtian. Ce dernier a déjà été chef de l’état-major général de mai 2018 à juin 2020.
