Après plusieurs appels à la vigilance et au respect des mesures de précuation face au covid-19 qui regagnait du terrain en Arménie après avoir été stabilisé en début d’année, les autorités sanitaires du pays ont tire le signal d’alarme, en mettant en garde jeudi 11 mars contre une saturation ineluctable des hopitaux arméniens. La ministre de la santéAnahit Avanessian a lancé cet appel après que les autorités sanitaires du pays eurent signalé le plus fort taux de contamination enregistré, au cours des dernières 24 heures, en plus de deux mois. Le ministère arménien de la santé faisait état dans la matinée de jeudi de 748 personnes testées positives au COVID-19 en une journée, soit un chiffre très supérieur à la moyenne de 183 cas par jour enregistrée en février. Dans les dix premiers jours de mars, on enregistrait autour de 407 cas par jour, et le doublement de ce chiffre le 11 mars a de quoi inquiéter les specialistes de la santé. Lors de la reunion hebdomdaire du conseil des ministres à Erevan, A. Avanesian a souligné que les sombres prévisions annoncées la semaines précédentes s’étaient confirmées et que le pays compte “actuellement 6 772 cas actifs, dont 901 nécessitent une hospitalisation”. A.Avanesian a ajouté que les 9 hôpitaux arméniens traitant les patients du COVID-19 disposaient actuellement d’une centaine de lits vacants et que les autorités s’employaient à en augmnter le nombre pour faire face à une recrudescence de cas graves de la maladie. Mais elle a rappelé que les “capacités n’étaient pas illimitées et que tout doit être fait pour que le nombre des patients n’excède pas les capacités [hospitalières]”, les hôpitaux ne pouvant s’occuper de patients dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation et qui doivent rester chez eux à l’isolement. Le premier ministre Nikol Pachinian s’est fait l’écho de cette inquiétude relative à l’aggravation de la situation épidemiologique de l’Arménie, et a appelé une fois encore les citoyens à respecter les règles d’hygiène et de distanciation sociale préconisées par son gouvernement depuis l’apparition de la pandémie il y a un an. Pachinian n’a toutefois pas précisé si les autorités prévoyaient de durcir les règles régissant ces mesures, parmi lesquelles le port du masque dans tous les lieux publics, qui est obligatoire depuis longtemps même s’il n’est pas forcément respecté. Les autorités avaient “lâché la bride” et cessé de sanctionner par des amendes les personnes qui ne portaient pas le masque quand l’Azerbaïdjan avait déclaré la guerre au Karabagh le 27 septembre 2020, et le nombre de contaminations, en hausse constante, s’en était alors ressenti, pour repasser à la baisse à la mi-novembre. Pourtant, entre lassitude et abatement liés à la défaite militaire, nombreux sont les Arméniens qui ne jugent pas utiles de porter le masque, dans les rues mais aussi dans les commerces, alors que les cafés et restaurants sont restés ouverts dans le pays dès mai 2020, au sorti d’un unique confinement qui avait été jugé d’ailleurs trop laxiste. Les experts arméniens de la santé estiment que les manifestations qui ont repris Erevan, à l’appel de l’opposition comme du gouvernement, ont contribué à la résurgence des cas de coronavirus. A cet égard, les foules pourtant très hostiles rassemblées par l’un ou l’autre camp, semblent s’entendre sur un point : l’inutilité du masque dont le port est loin d’être ici un marqueur politique, comme ce fut le cas dans l’Amérique de Trump….
