Sur la diplomatie arménienne
Ayvazyan a rejeté les accusations selon lesquelles la guerre au Karabakh était le résultat de la défaite de la diplomatie arménienne. Selon lui, les accusations portées contre la diplomatie sont injustes. D’après lui, l’Arménie a fait tous les efforts possibles au cours de ces années pour résoudre le conflit de manière pacifique. « Mais comme l’a récemment admis le président de l’Azerbaïdjan, il a rejeté toutes les options de compromis. Et vous savez que nous étions proches d’une solution pacifique à un moment donné. Mais Aliev a déclaré avec fierté qu’il se préparait depuis longtemps à une solution militaire » a déclaré le Ministre. Ayvazian a ajouté que pendant 26 ans, la diplomatie arménienne, sur l’instruction de la direction politique du pays, a assuré le maintien du statu quo jusqu’à l’obtention d’une résolution. Le Ministre a également déclaré que la guerre au Karabakh et les événements qui ont suivi constituaient une défaite et un recul de la démocratie. Selon Ayvazyan, les événements au Karabakh ont montré comment l’impunité peut encourager la répétition de nouveaux crimes contre l’humanité. Dans ce contexte il a réaffirmé que la reconnaissance internationale du génocide arménien restait l’un des domaines importants de l’agenda de la diplomatie arménienne. « L’Arménie doit adopter une approche pragmatique pour le développement de sa politique étrangère, en tenant compte des menaces pour la sécurité dans la région. Nous ferons de notre mieux pour créer un environnement de sécurité stable sur l’ensemble du périmètre des frontières de l’Arménie » a déclaré le Ministre. Selon lui, le développement des relations avec la Grèce et Chypre reste à l’ordre du jour de la diplomatie arménienne, mais Erevan ne construit pas sa politique étrangère contre une tierce partie, « ne se cherche pas d’ennemis dans la région », car il connaît très bien le prix de la paix.
Sur le conflit du Karabakh et les prisonniers de guerre
« La guerre est terminée, mais le conflit du Karabakh n’est pas terminé » a déclaré le Ministre, ajoutant que cette position avait été exprimée non seulement par la partie arménienne, mais aussi par la communauté internationale et les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. D’après le Ministre, pour établir la stabilité, la sécurité et la paix dans la région, il faut résoudre la question des prisonniers de guerre et la question du statut du Karabakh. « La résolution du statut devrait être basée sur la réalisation du droit à l’autodétermination du peuple du Karabakh. Il s’agit d’un processus long et difficile. Et cela nécessite de restaurer une atmosphère de confiance » a déclaré le Ministre. Selon lui, le problème du retour des prisonniers de guerre arméniens doit être résolu de toute urgence. Le ministre a souligné que grâce aux efforts conjoints du gouvernement et de la diplomatie parlementaire, cette question avait eu un sérieux retentissement international. Selon lui, suite à la pression internationale, l’Azerbaïdjan a réalisé que le retour des prisonniers serait un pas important vers l’établissement d’un climat de confiance. Il a également déclaré qu’il n’y avait aucun prisonnier de guerre azerbaïdjanais en Arménie et qu’Erevan avait rempli toutes ses obligations humanitaires.
Sur les relations avec la Turquie
Le Ministre a commenté la déclaration faite par le secrétaire du Conseil de sécurité de l’Arménie qui a fait beaucoup de bruit dans la presse. Dans une interview accordée à la télévision publique, Grigoryan a refusé catégoriquement de préciser s’il pensait que la Turquie restait un ennemi de l’Arménie après la guerre au Karabakh. « Si nous optons pour le déblocage de la région, il faut corriger certaines de nos approches, et nous travaillons dans ce sens » a déclaré Grigoryan. Pachinian avait également déclaré dimanche que l’Arménie devait revoir ses politiques envers la Turquie et l’Azerbaïdjan : « Nous, les pays de la région, devons réévaluer nos attitudes et nos postures mutuelles ». Ces commentaires ont été dénoncés par les dirigeants de l’opposition et d’autres critiques du gouvernement. Selon eux, il s’agit d’une preuve supplémentaire de la volonté de Pachinian de continuer à sacrifier les intérêts nationaux de l’Arménie. Certains figures de l’opposition ont même affirmé que le gouvernement était prêt à faire obstacle à une plus grande reconnaissance internationale du génocide arménien en échange de l’ouverture de la frontière turco-arménienne. En réponse à une question d’un député de l’opposition, Ayvazian a insisté lundi sur le fait qu’il n’était pas au courant de pourparlers ou d’autres contacts diplomatiques entre la Turquie et l’Arménie. Selon le Ministre, depuis son indépendance, l’Arménie a pris diverses initiatives pour normaliser ses relations avec la Turquie, mais ces initiatives prises par l’Arménie n’avaient pas trouvé de réponse appropriée en Turquie. « De plus, la haine et l’arménophobie séculaires ont non seulement persisté, mais se sont à nouveau manifestées lors des événements de l’année dernière au Karabakh ». « Afin d’instaurer une paix réelle dans notre région, nous attendons de la Turquie qu’elle modifie sérieusement et radicalement sa politique agressive et mette fin à ses actions hostiles à l’encontre de l’Arménie » a déclaré le Ministre.
Sur les relations avec la Russie
A la question sur les relations russo-turques, le Ministre a déclaré que l’Arménie suivait de près l’évolution des relations entre la Russie et la Turquie. « Nous sommes convaincus que notre allié stratégique, en tant que garant de la sécurité de l’Arménie, remplira ses obligations si nécessaire » a déclaré le Ministre. Ayvazian a dit ne pas être d’accord avec les allégations selon lesquelles l’Arménie et sa sécurité sont totalement dépendantes de la Russie. Dans le même temps, il a souligné que la guerre au Karabakh a été arrêtée grâce aux efforts de la Russie.
Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.