Texte intégral de l’allocution du premier ministre, Nikol Pachinian, du 25 avril
Cher peuple,
Fiers citoyens de la République d’Arménie
Fiers citoyens de la République d’Artsakh,
Fiers Arméniens de la diaspora,
Le 18 mars de cette année, à l’issue des discussions avec le Président de la République, les dirigeants des groupes parlementaires, j’ai annoncé ma décision concernant la tenue d’élections législatives anticipées en Arménie, le 20 juin 2021.
En vertu de l’actuelle Constitution de la République d’Arménie, la tenue d’élections législatives anticipées n’est possible que lorsque le premier ministre démissionne et qu’à deux reprises, le parlement n’élit pas un nouveau premier ministre. Ensuite, l’Assemblée nationale est considérée comme dissoute par la loi et des élections législatives anticipées ont lieu.
Pour mettre en œuvre la décision de la tenue d’élections anticipées le 20 juin, aujourd’hui, je démissionne de ma fonction de premier ministre de la République d’Arménie.
Selon les dispositions de la Constitution, pour dissoudre l’Assemblée Nationale, le Parlement doit procéder à un vote pour l’élection d’un premier ministre. Pour respecter ces procédures, à deux reprises je serai présenté comme candidat au poste de premier ministre. Les autres députés et groupes parlementaires, ne proposeront pas d’autres candidats. La majorité parlementaire n’élira pas de premier ministre, l’Assemblée Nationale sera dissoute et des élections législatives anticipées seront annoncées.
Pendant ce temps, je continuerai à assumer pleinement les responsabilités qui incombent au premier ministre de la République d’Arménie, comme prévu par la loi et par la Constitution.
Chers compatriotes,
Du point de vue du calendrier prévu pour la tenue des élections anticipées du 20 juin, j’aurais pu ne pas démissionner impérativement aujourd’hui. Mais je tenais à ce que ma démission intervienne précisément ce jour, à l’occasion de la Journée du Citoyen. C’est un symbole important : ainsi, nous rendons au citoyen de la République d’Arménie le mandat qu’il nous a confié, afin que, lui, le citoyen d’Arménie, décide du sort prochain du pouvoir, au travers d’élections libres, justes et concurrentielles.
Dans mon allocution d’aujourd’hui je ne souhaite pas évoquer les réussites et les échecs, les victoires et les défaites que nous avons vécus depuis 2018. J’ai abordé ces sujets à de nombreuses reprises et la prochaine période préélectorale nous en fournira de multiples occasions.
En ce moment, je souhaite souligner une fois de plus pourquoi je considère indispensable la tenue d’élections législatives anticipées.
Au cours de l’année 2020 nous avons traversé des événements catastrophiques. Sur les raisons, les fondements de ce qui s’est passé et sur les éventuelles solutions, presque toutes les forces politiques, les membres du gouvernement, les intellectuels, le clergé, les organisations non-gouvernementales, les groupes informels, se sont exprimés.
La seule entité qui n’a pas eu la possibilité institutionnelle d’exprimer son opinion est le peuple ; donc, le peuple doit avoir l’opportunité de dire son mot, de donner son évaluation sur le passé et le présent et de prendre des décisions pour le futur. Les élections anticipées se tiendront afin de créer cette opportunité.
Déjà, fin 2020, j’avais proposé l’idée de tenir des élections anticipées en 2021. Mais, elle était rejetée par un certain nombre de forces, car ces cercles qui refusaient l’idée d’élections anticipées considèrent que le destin du pouvoir doit être fixé derrière les portes fermées des bureaux élitistes entre guillemets, et que le peuple doit rester exclu de ce processus. Lesdites forces manifestaient une telle approche non seulement parce qu’elles comprennent qu’elles n’ont aucune chance d’obtenir la confiance du peuple, détenteur suprême du pouvoir en Arménie, mais aussi parce que selon leur credo politique, le peuple traîné vers les bureaux de vote dans des minibus et grâce aux ressources publiques ne doit que valider les décisions prises par l’élite entre guillemets.
Notre credo, est tout autre. L’expression libre de la volonté du peuple est l’unique source du pouvoir et de la souveraineté, et seul le peuple et exclusivement le peuple doit décider du futur sort du pouvoir, et je me considère comme le garant de cette opportunité et de ce droit.
Je voudrais aussi annoncer que notre parti « Contrat Civil » participera aux élections parlementaires anticipées ; je me présenterai comme candidat au poste de premier ministre, nous nous soumettrons aux décisions prises par le peuple et nous respecterons intégralement nos engagements devant le peuple.
Si le peuple décide que je dois quitter la fonction du premier ministre, je respecterai sa décision, si le peuple décide que je dois continuer à servir en tant que premier ministre, je mettrai en œuvre sa décision.
Pour conclure, je souhaite une fois de plus m’incliner devant tous nos frères et sœurs qui sont tombés dans la guerre des 44 jours, m’incliner devant leurs proches. Exprimer mon soutien aux familles de tous nos compatriotes portés disparus, souhaiter de la patience et de l’endurance à tous nos compatriotes faits prisonniers et à leurs proches, leur dire que nos compatriotes captifs reviendront impérativement ; nous devons avoir la force et la vigueur pour assurer leur retour.
Cher peuple,
Fiers citoyens de la République d’Arménie
Fiers citoyens de la République d’Artsakh,
Fiers Arméniens de la diaspora,
Ne doutez pas une seconde, sachez, soyez-en sûrs :
Il y a un avenir en Arménie et en Artsakh, il y a un avenir et la construction de cet avenir commence aujourd’hui.
Une fois de plus, en me prosternant devant tous nos martyrs, je vous félicite à l’occasion de la Journée du Citoyen.
Vive la liberté !
Vive la République d’Arménie !
Vive l’Artsakh !
Et vive nous et nos enfants qui vivrons dans une Arménie Libre et Heureuse, dans un Artsakh Libre et Heureux !
