Le troisième président arménien, Serzh Sargsyan, est revenu sur les événements d’avril 2018, les raisons de sa démission lors d’une interview avec le cinéaste Mher Mkrtchyan diffusée sur Armnews (à ne pas confondre avec le site de NAM) vendredi soir.
Répondant à une question sur sa démission et sur « le fait que beaucoup de gens lui reprochent maintenant d’avoir abandonné le pouvoir », Sargsyan explique : « Il n’est pas étrange pour moi que les gens posent ce genre de questions. Je pense que c’est tout à fait naturel. Que devraient-ils faire d’autre ? Ils ne vont pas s’en vouloir, n’est-ce pas ? Devraient-ils dire qu’ils se tenaient sur la place, ou qu’ils bloquaient la circulation dans la rue, qu’ils ont scandé ce « dmb-dmb-hoo » ? Ils ont tout à fait le droit de rejeter la faute sur moi ».
L’ex-président a déclaré qu’il n’avait pas imaginé à l’époque que sa démission entraînerait de telles conséquences.
« Sans doute que je n’imaginais pas à l’époque que cela entraînerait de telles conséquences. Bien sûr, je comprenais bien qu’il s’agissait d’un mouvement anti-Karabakh. J’ai bien compris que l’on a fait croire à la population pendant des années que l’Arménie était un pays en voie de non-développement, que la corruption dans notre pays avait atteint des niveaux indescriptibles, que l’injustice en Arménie était infinie, etc. Mais qu’une telle catastrophe se produise, bien sûr, je n’aurais jamais pu le prévoir », a déclaré M. Sargsyan, ajoutant qu’il avait prédit qu’il pourrait y avoir des problèmes dans le processus de négociation du Karabakh.
« J’ai compris qu’en effet, il pourrait y avoir des problèmes, j’ai compris que si les principaux négociateurs du processus de paix changeaient, la résolution du conflit du Karabakh pourrait prendre une tournure différente. C’était tout à fait possible. C’est ainsi que je voyais les choses à l’époque », a-t-il déclaré.
