Paul Gavan, représentant irlandais de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) effectue une visite de deux jours, du 26 au 28 juillet, en Azerbaïdjan, au nom de la Commission sur la migration, les réfugiés et la population de l’APCE en vue de recueillir des informations pour la préparation de son rapport sur “les conséquences humanitaires du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan”. Dans cet objectif, il doit rencontrer des parlementaires, dont le président de l’Assemblée nationale (Milli Mejlis), ainsi que des représentants de différents ministères en charge des questions humanitaires liées au conflit. Au cours de sa visite, il devrait aussi recueillir les témoignages de « personnes déplacées », ou plutôt des descendants des habitants azéris qui avaient été chassés de la zone du conflit par la première guerre du Karabagh (1988-1994) et que le président azéri Ilham Aliev compte bien attirer en nombre dans les territoires dont l’armée de Bakou a repris le contrôle à la faveur de la dernière guerre de l’automne 2020, à coup d’investissements massifs ou par la contrainte, dont sait user son régime autoritaire. Nul doute que le Commissaire aux droits de l’homme de l’Azerbaïdjan que rencontrera aussi le délégué de l’APCE lui servira le discours maintes fois entendu sur l’impatience des « personnes déplacées » azéries de retourner dans leurs « terres ancestrales libérées des Arméniens », sans s’attarder sur le sort des Arméniens chassés de Chouchi, Hadrout et autres territoires du Karabagh occupés depuis novembre 2020 par l’armée azérie, Arméniens dont le président Aliev affirmait il y a peu encore qu’ils n’avaient pas leur place au Karabagh, « territoire azéri » selon lui et dont le statut aurait été réglé par la victoire azérie dans la dernière guerre. Un discours que ne devrait pas non plus manquer de lui servir les représentants d’une société civile muselée et gorgée de propagande haineuse à l’encontre des Arméniens, que le pouvoir azéri voudra bien lui faire rencontrer. La visite en Azerbaïdjan de P. Gavan est censée lui permettre de mieux comprendre le rôle et la contribution des organisations internationales travaillant sur la question humanitaire en Azerbaïdjan, dont le Comité international de la Croix rouge (CICR) et le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU (UNHCR). P. Gavan s’est déjà rendu en Arménie en mai dans le cadre de cette mission en vue de la préparation de son rapport. Depuis, les tensions se sont aggravées à la frontière de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, agitant la menace de nouveaux combats et de nouveaux exodes des populations locales. P. Gavan devrait poursuivre ses travaux durant l’été afin de soumettre en septembre son rapport à l’attention de l’APCE dont on peut espérer qu’après de nombreux témoignages et rapports dénonçant l’influence néfaste qu’exerçait sur plusieurs de ses membres, le clan Aliev au pouvoir à Bakou, elle sera moins sensible à la « diplomatie du caviar »…
Un représentant de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) visite Bakou en vue d’un rapport sur « les conséquences humanitaires » de la guerre
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