L’Iran a entamé vendredi 1er octobre d’importants exercices militaires le long de sa frontière avec l’Azerbaïdjan, qui ont été critiqués par le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en début de semaine.
L’armée iranienne aurait commencé à y masser des troupes après que Bakou ait mis en place, le 12 septembre, un barrage routier sur la principale autoroute reliant l’Arménie à l’Iran. Le gouvernement arménien a cédé de manière controversée un tronçon de 21 kilomètres de cette route à l’Azerbaïdjan à la suite de la guerre du Haut-Karabakh de l’année dernière.
Depuis, la police et les douanes azerbaïdjanaises perçoivent une lourde « taxe routière » auprès des camions et autres véhicules iraniens qui la traversent, ce qui perturbe considérablement le trafic de marchandises entre l’Arménie et l’Iran.
M. Aliyev a déclaré lundi que Bakou avait mis en place le barrage routier parce que Téhéran avait ignoré ses avertissements répétés visant à empêcher les camions iraniens d’expédier des marchandises au Karabakh. Il a qualifié le renforcement militaire iranien de « très surprenant ».
« Chaque pays peut effectuer n’importe quel exercice militaire sur son propre territoire. C’est leur droit souverain… Mais pourquoi maintenant et pourquoi à notre frontière ? » a déclaré M. Aliyev à l’agence de presse turque Anadolu.
Le ministère iranien des affaires étrangères a rejeté ces critiques mardi. Un porte-parole du ministère a effectivement établi un lien entre les exercices et les liens militaires entre l’Azerbaïdjan et Israël, déclarant que l’Iran « ne tolérera pas la présence israélienne près de ses frontières ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a également déclaré jeudi au nouvel ambassadeur d’Azerbaïdjan à Téhéran que la République islamique prenait des mesures contre les « activités du régime sioniste contre sa sécurité nationale ».
L’armée iranienne n’a pas précisé le nombre de soldats participant aux exercices. Le commandant de ses forces terrestres, le général de brigade Kiomars Heidari, cité par les agences de presse iraniennes, a seulement déclaré qu’elles seraient soutenues par des chars, de l’artillerie, des hélicoptères de combat et des drones.
Heidari a également déclaré que les jeux de guerre visaient à évaluer l’état de préparation au combat de l’armée et à « tester » ses armes.
Le gouvernement arménien a réagi avec prudence à la décision de Bakou de taxer les véhicules iraniens entrant en Arménie. Le 15 septembre, le Premier ministre Nikol Pashinian a laissé entendre que cette mesure visait à faire pression sur l’Arménie pour qu’elle ouvre un corridor de transport qui relierait l’Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan. Mais il n’a pas exigé que soit levé le sérieux obstacle aux liaisons de transport de l’Arménie avec l’Iran.
L’adjoint de M. Pashinian, Suren Papikian, a déclaré mercredi à l’ambassadeur d’Iran à Erevan que l’Arménie achèvera d’ici la fin de l’année les travaux sur une route alternative qui permettra aux camions iraniens de contourner le barrage routier azerbaïdjanais.
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