Le Service national de sécurité arménien (NSS) aurait abandonné les accusations de coup d’État portées contre son ancien directeur, Artur Vanetsian, et une autre personnalité de l’opposition il y a un an.
Artur Vanetsian, qui dirige aujourd’hui un important parti d’opposition, Ashot Minasian, un commandant de milice critique à l’égard du gouvernement arménien, ainsi que deux autres opposants ont été arrêtés en novembre 2020 dans le cadre des manifestations antigouvernementales organisées à Erevan à la suite de la défaite de l’Arménie dans la guerre de six semaines contre l’Azerbaïdjan.
Le NSS les a accusés de comploter pour tuer Pachinian et renverser son gouvernement. Le NSS a affirmé avoir trouvé de grandes quantités d’armes et de munitions dans une propriété appartenant à Minasian.
Les quatre hommes ont rejeté les accusations comme étant politiquement motivées avant d’être libérés par les tribunaux quelques jours plus tard.
Les avocats de Vanetsian ont déclaré mardi 28 décembre qu’un enquêteur principal du NSS avait décidé de clore l’affaire pénale contre leur client, faute de preuves.
« La décision prise confirme qu’il n’y a pas eu de complot pour assassiner Nikol Pachinian ou prendre le pouvoir », ont déclaré les avocats, Yervand Varosian et Lusine Sahakian, dans un communiqué commun.
M. Vanetsian, qui a dirigé le SNS de 2018 à 2019, a décrit cette enquête d’un an comme « un nouveau spectacle mis en scène contre moi. »
« Pendant toute une année, les autorités ont prétendu qu' »ils ont essayé de tuer le Premier ministre » et ont ainsi justifié la présence de personnes armées à l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré au service arménien de RFE/RL. « Mais comme nous pouvons le constater, l’affaire pénale ouverte il y a un an (…) n’avait rien à voir avec la réalité. Toutes les mesures prises par les autorités visent à protéger leur pouvoir. »
Minasian a également été blanchi des accusations de coup d’État, selon son avocat, Mihran Poghosian.
Cet éminent vétéran de la guerre du Karabakh a été arrêté le 1er décembre. Selon M. Poghosian, il est toujours accusé de possession illégale d’armes et restera donc en détention pour le moment. Minasian nie également cette accusation.
Plus tôt cette année, le ministère arménien de la Justice a demandé à l’organisme de surveillance judiciaire du pays de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre d’un juge qui avait refusé de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre de Minasian en novembre 2020. Le juge, Arman Hovannisian, a décrit cette mesure comme une rétribution du gouvernement pour sa décision.
Le NSS n’a pas commenté les derniers développements. Il n’a pas non plus été possible de savoir si les deux autres suspects ont également été blanchis du prétendu complot de coup d’État.
Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200
