Ankara a confirmé mercredi 12 janvier la rencontre vendredi, 14, à Moscou, entre son envoyé spécial et celui de l’Arménie, tous deux récemment nommés pour amorcer le dialogue entre les deux pays.
La Turquie et l’Arménie ont une longue histoire conflictuelle depuis le
génocide de plus d’un million d’Arméniens en 1915, ravivé depuis 1993 par le
conflit du Nagorny Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaidjan, allié d’Ankara.
La première rencontre entre Serdar Kilic, ancien ambassadeur de Turquie à
Washington et Ruben Rubinyan, vice-président de l’Assemblée nationale
d’Arménie, aura lieu vendredi à Moscou, a confirmé à l’AFP le ministère turc
des Affaires étrangères.
Ankara et Erevan avaient annoncé leur nomination mi-décembre, prélude à une
normalisation et à l’établissement de relations diplomatiques entre leurs deux
pays. La Turquie avait aussi annoncé la reprise prochaine des vols directs entre
les deux capitales, suspendus depuis 2020, mais sans donner de date précise.
De son côté, l’Arménie a levé dès le 1er janvier son embargo sur les
produits turcs en vigueur depuis un an.
L’Arménie et la Turquie n’ont jamais établi de relations diplomatiques
formelles. Leur frontière terrestre est fermée depuis 1991. La Turquie refuse de reconnaître le génocide de 1915, du temps de l’Empire ottoman, et évoque des « massacres des deux côtés ». Mais les autorités arméniennes ont accepté de mettre provisoirement la question de côté pour favoriser la normalisation des relations. Les tensions récentes ont été surtout attisées par le soutien de la Turquie à l’Azerbaïdjan dans la guerre du Nagorny Karabakh, avant l’accord trouvé fin 2020 sous l’égide de Moscou après une nouvelle flambée des hostilités. Dans un entretien télévisé fin décembre, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait salué les efforts de l’Arménie et ses « bonnes intentions ».
AFP