Indécision au sommet de l’Etat arménien concernant l’identité du futur président de la République

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Après la démission soudaine du président de la République arménienne Armen Sarkissian, le premier ministre Nikol Pachinian et son équipe politique ne semblent toujours pas avoir décidé qui le remplacerait à ce poste essentiellement honorifique. C’est ce qu’a révélé en tout cas un haut responsable du parti Contrat civil au pouvoir en Arménie, dont la confortable majorité au Parlement le met en position de désigner un chef de l’Etat plus en phase avec le chef de l’exécutif. Le président Armen Sarkissian avait annoncé sa démission dimanche 23 janvier, en expliquant que ses pouvoirs essentiellement protocolaires l’empêchaient d’influer de quelque manière sur les processus politiques et économiques à l’œuvre dans le pays. Son successeur sera élu par le Parlement arménien dominé par le Contrat civil. N.Pachinian avait indiqué lundi qu’il s’apprêtait à remplacer Sarkissian par une personnalité politique censée être plus loyale et docile, même si l‘ancien président n’a pas été assez critique à l’encontre du pouvoir en place et ne s’est guère élevé contre sa dérive autoritaire, selon l’opposition qui n’a pas manqué de critiquer son bilan, même s’il est issu de ses rangs. Mais le premier ministre arménien n’a cité aucun nom de candidats potentiels à ce poste. “Aucune décision n’a été prise pour l’instant”, a indiqué Eduard Aghajanian, un député en vue de l’actuelle majorité parlementaire en ajoutant : “Différentes candidatures possibles sont actuellement à l’étude”. “Les discussions continueront jusqu’à ce qu’une décision soit prise dans les délais et cadres [légalement] définis”, a poursuivi le député qui s’exprimait lors d’une conférence de presse. Aghajanian n’a pas confirmé les informations des media selon lesquelles Pachinian voudrait nommer son chef de cabinet, l’un de ses collaborateurs les plus fidèles, Arayik Harutiunian, au poste de président de la République. Certains autres analystes politiques pourtant ont alimenté les spéculations selon lesquelles le poste vacant pourrait être « offert » aux leaders d’autres partis relégués hors du paysage parlementaire après les législatives anticipées du 20 juin 2021 mais qui ont exprimé, d’une manière ou d’une autre, leur soutien au gouvernement. Edmon Marukian, du Parti Arménie lumineuse, serait bien placé selon ce scénario, d’autant qu’il a longtemps été l’allié politique de Pachinian au sein de l’alliance Yelk, dans l’opposition jusqu’à la Révolution de velours qu’il refusa de mener à ses côtés alors qu’elle devait le porter au pouvoir en mai 2018. Les législatives anticipées de décembre 2018 allaient permettre à Marukian à une poignée de députés de son parti Arménie lumineuse de siéger au Parlement où il affichera une timide opposition au parti de Pachinian jusqu’à la défaite dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020, qui le conduira à s’opposer de manière plus frontale ; une position qui ne sera guère payante dans les urnes, puisque ce petit parti sortira laminé des législatives de juin 2021 qui l’excluent du Parlement où l’opposition est désormais représentée par les tenants de l’ancien pouvoir. Marukian a toutefois insisté jeudi sur le fait qu’il n’aurait reçu aucune offre de Pachinian concernant la présidence. Les deux partis d’ opposition actuellement représenté à l’Assemblée nationale sont habilités aussi à proposer un candidat pour la présidence. Mais ils n’ont pas encore fait connaître leurs intentions à ce propos, une indécision qui s’explique par le fait qu’il s’agit d’une cause perdue d’avance. Si le parti au pouvoir ne dispose pas du quorum de députés suffisant pour faire élire le candidat de son choix dès le premier tour de scrutin, il dispose de suffisamment de sièges pour le faire élire au second tour, qui requiert un nombre moins élevé de voix. Par ailleurs, en vertu de la Constitution arménienne, le président de la République ne peut disposer que de la citoyenneté arménienne et doit avoir résidé en Arménie pendant les six années au moins qui précèdent son élection. Une enquête, publiée par le site Hetq.am, a révélé lundi qu’A. Sarkissian aurait été en infraction avec cet article de la Constitution. Selon cette enquête, il aurait conservé la citoyenneté du micro Etat caribéen de Saint Kitts et Nevis “peu avant d’être élu président en mars 2018. Sarkissian, qui aurait quitté l’Arménie peu avant sa démission, se trouve un peu plus discrédité encore par ces révélations auxquelles il n’a réagi qu’indirectement. Il aurait acquis cette autre citoyenneté dans le cadre de ses affaires, et aurait chargé ses avocats de l’en déposséder en 2013. Une procédure qui n’aurait pas été finalisée selon le président démissionnaire, qui affirme avoir été de bonne foi à ce propos lorsqu’il a été élu à la présidence en mars 2018 par le Parlement alors contrôlé par le parti Républicain de Serge Sarkissian. Il pensait que la citoyenneté du micro Etat caribéen lui avait été retirée, de même que la citoyenneté de la Grande-Bretagne, où il résida pendant une période de trente ans, à titre d’ambassadeur et aussi d’homme d’affaires amassant une fortune considérable.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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