Des milliers d’Arméniens ont défilé mardi 5 avril à Erevan pour faire pression sur le gouvernement avant un sommet à Bruxelles sur la résolution du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Nagorny Karabakh.
Le Premier ministre Nikol Pachinian et le président Ilham Aliev doivent se rencontrer aujourd’hui à Bruxelles lors de discussions sous médiation de l’Union européenne.
En novembre 2020, un accord a mis fin à une guerre de six semaines entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui se battent pour le contrôle de l’enclave indépendantiste du Nagorny Karabakh.
Ce conflit, qui a fait plus de 6.500 morts, s’est soldé par une lourde défaite de l’Arménie, qui a dû rétrocéder d’importants territoires qu’elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990.
Mardi, des manifestants arméniens, portant des drapeaux, ont traversé le
centre de la capitale, selon une journaliste de l’AFP. Beaucoup d’entre eux entonnaient des slogans contre Nikol Pachinian.
« Le gouvernement est prêt à donner le Karabakh à l’Azerbaïdjan », a affirmé
Gegham Manoukian, un responsable du parti d’opposition Fédération révolutionnaire arménienne, interrogé par l’AFP. « Nous sommes ici pour signifier les lignes rouges que le gouvernement arménien ne doit pas franchir lors des négociations avec l’Azerbaïdjan », a-t-il ajouté.
Une autre manifestante, Marine Haroutiounian, a dit ne s’attendre à « rien
de positif » de la rencontre de mercredi à Bruxelles. « Nous avons peur que Pachinian cède à la pression et fasse des concessions qui entraîneront la perte du Karabakh et au final la fin de la souveraineté de l’Arménie », a affirmé cette couturière de 58 ans.
Erevan comme Bakou ont dit ces derniers jours vouloir reprendre leurs
efforts diplomatiques en vue d’un traité de paix. La rencontre à Bruxelles intervient après un regain de tensions au Nagorny Karabakh, où sont déployés depuis novembre 2020 des forces russes de maintien de la paix.
Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du
Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l’Azerbaïdjan à
l’effondrement de l’URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990
qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de
réfugiés.
Avec AFP
Photo Reportage Max Sivaslian
