Interview d’Emmanuel Macron : « La France n’oublie ni l’Arménie ni le Karabakh »

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A la veille de la présidentielle des 10 et 24 avril 2022, armenews.com diffuse en accès libre toute les interviews des candidats publiée dans NAM depuis octobre 2021(Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Eric Zemmour). Aujourd’hui Emmanuel Macron.

Nouvelles d’Arménie Magazine : Seriez-vous prêt en cas de réélection à la tête de l’État à rehausser le statut de la République du Haut-Karabakh en France de la Représentation à la Délégation ? Cette décision relève de la seule volonté du pouvoir souverain de la République, il n’y a aucune contrainte juridique. ?
Emmanuel Macron :
La France assure un rôle particulièrement actif de médiation en sa qualité de coprésidente du groupe de Minsk de l’OSCE, aux côtés des États-Unis et de la Russie. Pour obtenir une solution négociée à la question du Haut-Karabakh qui n’est toujours pas réglée, et construire les conditions d’une paix durable avec l’ensemble de ses partenaires, la France ne saurait prendre des décisions sur le statut du Haut-Karabakh de manière unilatérale. L’intérêt de l’Arménie et des Arméniens est de pouvoir s’appuyer sur la grande crédibilité de la France, qui commence par le respect des textes auxquels l’Arménie elle-même a souscrit. C’est bien par la négociation que le statut politique du Haut-Karabagh doit être réglé et non par des coups politiques éphémères.
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NAM : Comment peut-on mettre à égalité nos relations avec d’un côté une démocratie en Arménie et de l’autre une dictature en Azerbaïdjan ?
E. M. :
Pour jouer un rôle utile, la France se doit d’entretenir des relations avec toutes les parties. C’est ce que nous faisons actuellement en parlant à la Russie, pays agresseur de l’Ukraine démocratique. C’est une condition de l’efficacité de notre action. C’est le sens du dialogue régulier que j’entretiens avec le Premier ministre arménien mais également avec le président azerbaïdjanais, pour obtenir des résultats concrets, en particulier pour la libération de détenus et la protection du patrimoine arménien. Sur ces deux priorités, le dialogue et les pressions ont permis des avancées. Je tiens à rappeler le soutien exceptionnel apporté par la France à l’Arménie lors du conflit au Haut-Karabagh. Il a été salué par l’Arménie elle-même comme étant à la hauteur des liens d’amitié entre nos deux pays. Un dispositif piloté par l’État, les collectivités territoriales, des établissements hospitaliers, la société civile et des fondations d’entreprises a été mis en place dès novembre 2020. Un pont aérien humanitaire a permis l’envoi d’une mission de chirurgiens, de matériel médico-chirurgical et d’aide humanitaire. Son affrètement est le fruit du travail conduit avec les associations de solidarité avec l’Arménie, notamment la Fondation Aznavour, l’Union générale arménienne de bienfaisance, le Fonds arménien de France. La France a, par ailleurs, débloqué de l’aide à destination directe de structures sur le terrain. Mais je tenais à ce que ce soutien s’inscrive dans la durée. C’est le sens de l’événement « Ambitions France-Arménie » organisé par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères le 9 mars dernier, auquel je me suis rendu accompagné du premier ministre Pachinian. Plusieurs centaines de personnes y ont participé, dont les associations que je viens de citer et le CCAF, ce qui témoigne de la volonté profondément ancrée en nous tous d’assurer un soutien durable à l’Arménie au travers de coopérations structurelles. Une soixantaine de nouveaux projets de coopération sont nés de cet événement. Une feuille de route ambitieuse a été dessinée jusqu’en 2026, pour densifier encore des liens déjà très étroits.

NAM : À chaque fois que vous avez pris parti pour l’Arménie, comme au début de l’offensive turco-azerbaïdjanaise en octobre 2020, ou lors du franchissement de la frontière arménienne par l’armée azerbaïdjanaise en mai 2021, le Quai d’Orsay est intervenu à votre suite pour recentrer le positionnement de la France (Intervention de Le Drian à l’Assemblée nationale le 13 octobre 2020 ou déclaration du quai le 16 novembre 2021). Y a-t-il deux diplomaties françaises ?
E. M. :
Bien sûr que non. Il n’existe qu’une seule et unique diplomatie française. Dès le 1er octobre 2020, j’ai condamné dans les termes les plus forts, aux côtés des présidents américain et russe, l’escalade de la violence sur la ligne de contact dans la zone de conflit du Haut-Karabakh et appelé à la cessation immédiate des hostilités. En mai 2021, j’ai marqué la nécessité d’un retrait des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien et d’une accélération du travail de délimitation de la frontière. Ces efforts diplomatiques ont été portés et amplifiés par le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, qui s’est également directement mobilisé pour dénoncer les ingérences de la Turquie et le déploiement de mercenaires venus du théâtre de guerre syrien. La France a également procédé, en conseil des ministres, à la dissolution des groupes de fait, comme les Loups gris, qui ont voulu mener ce combat sur notre sol même. Le gouvernement français parle d’une seule voix dans son soutien à l’Arménie. Et comme je viens de le mentionner, c’est le Quai d’Orsay qui vient d’organiser, il y a quelques semaines, un événement majeur, « Ambitions France-Arménie », pour approfondir notre coopération. Il n’y a qu’une seule diplomatie et s’agissant de l’Arménie, le fait qu’elle puisse s’appuyer sur ce riche tissu associatif est très précieux.

NAM : Comment la France peut coopérer avec cet État raciste, fasciste, dictatorial qu’est l’Azerbaïdjan ? La diplomatie des droits de l’homme est-elle morte alors que les États-Unis de Biden lui donnent désormais du contenu au détriment de la diplomatie économique ?
E. M. :
J’ai fait du dialogue un impératif de notre diplomatie pour prévenir la guerre et obtenir des avancées concrètes, quelle que soit la nature du régime concerné. Aujourd’hui, c’est par le dialogue que nous obtiendrons des avancées sur tous les paramètres qui doivent encore être négociés à la suite de l’accord de cessez-le-feu. Je pense notamment à la libération des prisonniers arméniens, à la délimitation de la frontière, au statut du Haut-Karabakh, à la sauvegarde du patrimoine, au désenclavement de la région et à toutes les conditions d’une paix durable. C’est le sens du dialogue que j’entretiens avec les deux dirigeants arménien et azerbaïdjanais que j’ai réunis le 15 décembre dernier à Bruxelles. Ces efforts ont porté des fruits, notamment pour permettre la libération de détenus. Le 4 février dernier, j’ai également réuni lors d’un sommet virtuel le président du Conseil européen, le Premier ministre Pachinian et le président Aliev pour travailler conjointement à l’ensemble de ces questions douloureuses et œuvrer à une réduction durable des tensions. Quelques jours plus tard et conformément aux engagements pris lors de ce sommet par le président Aliev, huit prisonniers arméniens ont été libérés et rapatriés par un avion français à Erevan. Ce dialogue n’est pas toujours facile, il est exigeant, mais vous voyez qu’il apporte des résultats concrets aux bénéfices de l’Arménie. J’entends poursuivre ces efforts sans relâche.
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NAM : La guerre en Ukraine, n’a-t-elle pas réduit à néant le potentiel de dialogue entre la France et la Russie sur la question du Haut-Karabakh et la sécurité de l’Arménie ? Comment par ailleurs, dans ces conditions, réactiver le Groupe de Minsk ?
E. M. :
J’ai eu l’occasion de le dire très clairement le 9 mars dernier : une actualité ne chasse pas l’autre, et le conflit en Ukraine ne me fait aucunement oublier celui de l’automne 2020 ni les tensions qui perdurent entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. J’ai rappelé à cette occasion l’engagement constant de la France pour encourager une stabilité durable dans le Caucase. Je continuerai de porter cette priorité dans mon dialogue avec Vladimir Poutine, qui ne s’est à aucun moment arrêté depuis l’invasion de l’Ukraine. Quelle que soit la situation en Ukraine, le peuple arménien sait pouvoir compter sur le soutien indéfectible de la France et sur ma mobilisation pour continuer à exercer une pression – à titre bilatéral, avec l’Union européenne et au titre de notre coprésidence du groupe de Minsk – pour la libération des prisonniers arméniens, la délimitation et la démarcation de la frontière, le désenclavement de la région, le déminage, la sauvegarde du patrimoine et l’obtention d’un traité de paix respectant les exigences de sécurité et de dignité pour les peuples de la région. Le rôle décisif de l’Union européenne et de la future défense européenne se profile progressivement dans la région. L’Union européenne doit aujourd’hui repenser les modalités de sa politique de voisinage et de ses partenariats orientaux, dont l’Arménie fait partie, afin de les adapter aux nouveaux équilibres géopolitiques qui se dessinent à l’Est de l’Europe. L’Union européenne doit devenir une puissance de stabilité dans la région. Elle est par ailleurs déjà impliquée dans le cadre du partenariat global : 1,6 milliard d’euros de subventions sont déjà fléchés pour dynamiser l’économie arménienne et renforcer ses infrastructures.

NAM : En cas de réactivation du groupe de Minsk, vous impliquerez-vous pour la création d’un statut le plus indépendant possible pour la République d’Artsakh ?
E. M. :
Cette décision appartient aux parties à la négociation dans le cadre du groupe de Minsk. Je note qu’aujourd’hui, la république du Haut-Karabagh n’a été reconnue par aucun État, y compris l’Arménie. La France, pour sa part, continuera de prendre les décisions utiles et efficaces pour la paix, pour son rôle en qualité de coprésident du groupe de Minsk, et pour préserver sa capacité d’influence et de médiation sur ce conflit.

NAM : Pourquoi ne pas avoir actionné la convention onusienne de la Responsabilité de protéger (R2P) adoptée en 2005 pour obtenir la protection des Arméniens du Haut-Karabakh ? Pourquoi rien n’a été tenté, ou peut-être plutôt rien n’a-t-il abouti, concernant une saisine du Conseil de Sécurité sur le Haut-Karabakh ?
E. M. :
A la demande de la France, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont réunis en urgence dès le 29 septembre 2020 pour exprimer leur soutien à une cessation immédiate des combats et à un retour aux négociations, sans préconditions. Au-delà, la France est mobilisée pour lutter contre l’impunité des crimes commis et appuiera tous les efforts en ce sens. La CPI n’est néanmoins compétente que pour traiter des crimes commis par des ressortissants d’États parties au statut de Rome, ce qui n’est malheureusement le cas ni de l’Arménie ni de l’Azerbaïdjan. D’autres voies restent à explorer, au travers des décisions du Conseil de sécurité : c’est la seule solution pour créer des mécanismes d’enquête interna­tionale. Or je regrette que jusqu’à présent le Conseil de sécurité reste trop divisé sur la question de la CPI pour la saisir. Ce constat ne doit pas être un prétexte pour l’inaction. C’est pour cette raison que j’ai fait du sort des prisonniers arméniens une de mes priorités diplomatiques dans la région. J’ai évoqué directement ce sujet lors de mes échanges avec mon homologue azerbaïdjanais pour obtenir la libération des détenus, mais aussi la restitution des dé­pouilles. La France a également versé une contribution exceptionnelle au CICR qui assure le lien entre les détenus arméniens et leurs familles. Cette détermination et cet enga­gement ont permis d’obtenir des résultats : plusieurs dizaines de militaires arméniens ont été libérés par l’Azerbaïdjan au cours des derniers mois. Le 19 décembre, j’ai salué la libération de dix d’entre eux par l’Azerbaïdjan, puis à nouveau de huit prisonniers arméniens rapatriés à Erevan par avion français le 7 février dernier. Nous poursuivons nos efforts aujourd’hui.

NAM : Que signifie réellement et concrètement vos propos « la France ne laissera jamais tomber l’Arménie ? » en dehors d’une action humanitaire non-politique, qu’est-ce que cela signifie ?
E. M. :
Lorsque j’affirme, et je le répète aujourd’hui, que la France n’abandonnera jamais l’Arménie, j’exprime ici toute la profondeur de la relation d’amitié liant nos deux peuples depuis le XIXe siècle, bien au-delà des trente ans de relation diplomatique que nous célébrons cette année. J’ai déjà évoqué mon implication personnelle dans le dossier du Haut-Karabakh et ma détermination à aboutir à une paix durable. J’ai rappelé notre engagement humanitaire et, au-delà, toute ma mobilisation pour donner un nouvel élan à notre relation bilatérale. Je pense à la création de l’Institut français d’Arménie, à la valorisation du patrimoine arménien conduit par l’Institut national du patrimoine, au lancement de la feuille de route économique franco-arménienne jusqu’en 2026 pour soutenir fortement l’économie arménienne. Cette solidarité est politique, économique, humanitaire et concrète, elle est aussi mémorielle : j’ai ainsi pris l’initiative de faire du 24 avril la journée nationale de commémoration du génocide arménien, l’inscrivant parmi nos commémorations républicaines pour ne jamais oublier. Je me suis rendu pour la première fois devant le mémorial du génocide arménien et j’ai rendu hommage à des personnalités comme le grand musicien exilé en France, le Père Komitas, en avril 2017. J’ai tenu à commémorer personnellement cette journée nationale le 24 avril 2021.

NAM : Comptez-vous faire comprendre à la Turquie qu’elle doit reconnaître le génocide des Arméniens ?
E. M. :
La Turquie connaît la position de la France sur le génocide : la fin du blocus contre l’Arménie et la reconnaissance du génocide arménien font partie des conditions indispensables pour toute discussion à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, aujourd’hui en suspens. Des négociations sont en cours entre Erevan et Ankara pour explorer les voies de l’apaisement. Les choses commencent à bouger, une ligne aérienne a été rouverte au début de cette année. La France soutient cette démarche car elle peut permettre de désenclaver l’Arménie et toute la région.
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NAM : On assiste aujourd’hui à des tentatives d’enrôlement et d’instrumentalisation nationaliste de l’immigration turque par Erdogan. Le temps n’est-il pas venu de combattre les manifestations de haine qui découle de cette politique par, entre autres, une loi de pénalisation du négationnisme du génocide arménien, sachant que par ailleurs les historiens viennent d’exhumer l’annexe 7 du traité de Versailles (1919) qui évoque la réalité des crimes commis par l’Empire ottoman contre les Arméniens durant la Première Guerre mondiale, à travers l’assignation devant les tribunaux des responsables de ce crime contre l’humanité, ce qui constitue la base juridique qu’on cherchait sur la reconnaissance de ce crime de masse ?
E. M. :
La France dénonce et combat les discours et les actes incitant à la haine, quels que soient les groupes visés. C’est pourquoi je condamne avec la plus grande force les actes d’intimidation, de menace et de violence qui ont pu être perpétrés par une partie radicalisée des associations franco-turques en France. Je pense notamment aux violences lors d’un match de football à Lyon, ou encore les pavés jetés sur votre local. Ces actes de haine n’ont pas leur place dans notre République. C’est également pour cette raison que j’ai demandé la dissolution en conseil des ministres du groupuscule violent des « Loups gris ». Concernant votre seconde question, la France a reconnu le génocide arménien par la loi du 29 janvier 2001. Il reste toutefois du travail avant d’aboutir à un texte pénalisant la négation du génocide qui respecterait notre Constitution. En attendant, la législation existante est utilisée à plein pour lutter contre les actes de violence ou d’intimidation à l’égard des Arméniens de France ou des Français d’origine arménienne.

NAM : Comment évaluez-vous vos relations avec l’Arménie durant votre mandat ? Et avec les Français d’origine arménienne ?
E. M. :
Les relations entre la France et l’Arménie durant mon quinquennat se sont plus que jamais renforcées, dans les circonstances les plus graves malheureusement de la guerre, mais aussi dans une optique de coopération très positive s’inscrivant dans la durée. J’ai déjà mentionné le Forum « Ambitions France-Arménie » qui s’est tenu le 9 mars au Quai d’Orsay à Paris en présence notamment du Premier ministre arménien et de moi-même. Ce Forum a permis de dresser un état des lieux de la coopération, s’inscrivant dans le cadre de la feuille de route franco-arménienne signée le 9 décembre dernier par nos deux gouvernements, et d’y insuffler un nouvel élan. Tous les domaines ont été abordés : l’économie bien sûr, le développement durable, les nouvelles technologies, le tourisme, mais aussi l’éducation, la jeunesse et le sport, la santé et les actions sociales, enfin la culture et la sauvegarde du patrimoine culturel et religieux arménien sur lequel ALIPH est mobilisé. Je salue à ce titre la création de l’Institut français d’Arménie comme l’avait souhaité notre regretté Charles Aznavour. Ce sont au total désormais plus de 200 projets bilatéraux qui réunissent à la fois les autorités publiques territoriales, nationales et internationales, ainsi que la société civile. Nous avons souhaité instaurer un cadre pour mieux orchestrer cette aide avec la création d’un fonds de concours pour encadrer et faire avancer les projets dédiés à l’Arménie : j’appelle tous les acteurs et actrices de la coopération à s’en saisir et l’abonder. Enfin, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer dans vos pages par le passé, vous savez toute l’admiration et l’affection que je porte aux Français et aux Françaises d’origine arménienne. Je travaille d’ailleurs en proximité et en confiance, depuis mon élection, avec les représentants du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). Ils incarnent un modèle de synthèse entre un attachement sincère et ancien à la France, et la transmission de leur culture arménienne, qu’il s’agisse de la langue, de la religion et de la culture. Je tiens à ce que ces Français et Françaises se sentent en sécurité chez eux, en France. Ils et elles peuvent compter sur mon soutien sans faille.

Propos recueillis par
Ara Toranian

La rédaction
Author: La rédaction

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