Publier des données économiques sans approbation du gouvernement va conduire en prison

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La Turquie semble prête à introduire des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans pour les chercheurs en économie qui publient des données non officielles sur l’inflation et donnent d’autres indicateurs, sans avoir obtenu au préalable l’approbation de l’agence statistique du pays. L’agence de presse américaine Bloomberg a indiqué le 14 avril qu’il avait vu un projet de loi à cet effet.

Le projet de loi consulté par l’agence de presse américaine interdirait aux chercheurs de publier des données sur n’importe quelle plateforme sans demander l’approbation de la TUIK. L’organe d’État disposerait de deux mois pour évaluer la méthodologie qui sous-tend les données. Les personnes reconnues coupables d’avoir enfreint la loi risquent entre un et trois ans de prison.

Une épine particulière dans le pied de l’administration Erdogan est le Groupe de recherche sur l’inflation (ENAG), basé à Istanbul et dirigé par des universitaires. Ses travaux suggèrent que le tableau officiel de l’inflation présenté par l’Institut turc de la statistique (TUIK ou TurkStat) ne correspond pas à la réalité. Les dernières données sur l’inflation du TUIK, qui couvrent le mois de mars, montrent une inflation annuelle officielle de 61 %. Les calculs d’ENAG indiquent 143%.

Les sondages d’opinion ont toujours montré que peu de Turcs croient les données officielles sur l’inflation.

En mai de l’année dernière, la TUIK a déposé une plainte pénale contre l’ENAG, qui, selon elle, « diffame délibérément » l’institut national de statistique et « induit l’opinion publique en erreur ».

Le thème de l’inflation est devenu particulièrement sensible en Turquie cette année, alors que le pays est entré en mode électoral. Les scrutins présidentiel et parlementaire, qui se tiendront en tandem, doivent, selon la loi, avoir lieu au plus tard en juin 2023. L’une des grandes questions pour les électeurs sera de savoir si le président Recep Tayyip Erdogan est coupable de mauvaise gestion économique. Erdogan soutient souvent que des facteurs externes sont responsables des difficultés de la Turquie.

Avec BneIntelliNews

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Author: capucine

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