L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont mutuellement accusés de ne pas respecter les accords négociés par la Russie lors de la dernière visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Bakou, qui s’est achevée vendredi 24 juin.
Lors de sa rencontre avec M. Lavrov jeudi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s’est plaint que l’Arménie n’ait toujours pas ouvert les liaisons routières et ferroviaires reliant l’Azerbaïdjan à son exclave de Nakhitchevan. Il a déclaré que Moscou devrait faire pression sur Erevan pour qu’elle le fasse conformément à l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre de 2020 dans le Haut-Karabakh.
M. Aliev a également affirmé qu’Erevan n’avait toujours pas réagi à ses propositions concernant un traité de paix arméno-azerbaïdjanais demandé par Bakou.
En mars de cette année, l’Azerbaïdjan a présenté à l’Arménie cinq éléments qu’il souhaite voir figurer au cœur du traité. Ils comprennent une reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’autre. Le gouvernement arménien a déclaré qu’ils devraient être complétés par d’autres questions relatives au futur statut du Karabakh et à la sécurité de sa population.
Dans des commentaires écrits au service arménien de RFE/RL, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a souligné avoir fait des contre-propositions et a déclaré que Bakou n’y avait toujours pas répondu officiellement.
« Nous ne voyons rien d’inacceptable dans les propositions de l’Azerbaïdjan concernant le futur traité de paix tout en complétant ces propositions par nos idées », a-t-il déclaré.
M. Mirzoyan a également insisté sur le fait que la partie arménienne est intéressée par les liaisons de transport entre les deux États du Caucase du Sud. Il a déclaré que leur ouverture a été entravée par les demandes azerbaïdjanaises « sans fondement » d’un corridor extraterritorial pour le Nakhitchevan.
M. Mirzoyan a également déclaré que l’Azerbaïdjan détient toujours des dizaines de prisonniers arméniens, en violation du cessez-le-feu de 2020.
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, a fait écho aux affirmations d’Aliev après s’être entretenu avec Lavrov vendredi.
« Le fait de faire traîner artificiellement le processus de négociation comporte des risques très graves », a averti M. Bayramov lors d’une conférence de presse conjointe.
M. Lavrov a déclaré, pour sa part, que la Russie continuerait d’aider les deux parties à négocier un accord de paix global, à délimiter la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et à l’ouvrir aux déplacements et au commerce.
En visite à Erevan au début du mois, M. Lavrov a déclaré que les gouvernements arménien, azerbaïdjanais et russe étaient en train de finaliser un accord sur un régime de contrôle frontalier « simplifié » pour la route prévue vers Nakhitchevan. La route sera sous contrôle arménien, a-t-il précisé.
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