Un tribunal turc a interdit la distribution et la vente d’un recueil de poèmes écrit par Figen Yüksekdag, ancienne coprésidente du HDP emprisonnée depuis près de huit ans.
En Turquie, les interdictions de livres critiques, notamment d’œuvres d’écrivains kurdes ou en lien avec les Kurdes, font partie, pour ainsi dire, de la routine. Souvent, ils sont considérés par la justice comme des outils de « propagande en faveur d’une organisation terroriste » et censurés en tant que tels. Dernière victime en date: « Yıkılacak Duvarlar » (en français: Les murs s’écrouleront) de Figen Yüksekdag, un recueil de poèmes rédigé en prison par la politicienne du Parti démocratique des Peuples (HDP) emprisonnée depuis 2016. Un tribunal d’Antalya l’a désormais interdit, les éditions de ce livre ne peuvent plus être vendues depuis jeudi. La prochaine étape consistera pour les représentants de la sécurité de l’Etat à se rendre dans les librairies et la maison d’édition afin de confisquer tous les recueils de poèmes disponibles en vue de leur destruction.
« Yıkılacak Duvarlar » a été publié en 2020 par la maison d’édition Ceylan à Istanbul. Le livre parle de résistance, d’amour et de foi inébranlable en la paix, la liberté et la justice. Yüksekdag fait notamment rencontrer les « 33 voyageurs du rêve », comme on appelle les victimes de l’attentat de Suruç de 2015, avec Taybet Inan, une autre victime de la terreur. Cette femme kurde, appelée « mère Taybet », fut abattue par l’armée turque à Silopi en décembre 2015, durant le siège militaire de la ville située dans la province kurde de Cizre. Son corps est resté dans la rue pendant sept jours, l’armée ayant empêché quiconque de le récupérer. Des proches et des voisins essuyèrent des tirs de snipers alors qu’ils tentaient de récupérer le corps de cette femme de 57 ans, mère de onze enfants.
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