Calme précaire à la frontière arméno-azérie au lendemain du cessez-le-feu sous l’égide de la communauté internationale

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Un calme précaire régnait jeudi 15 septembre à la frontière sud-est de l’Arménie avec l’Azerbaïdjan, au lendemain d’un cessez-le-feu conclu par les deux parties sous l’égide de la communauté internationale, qui s’emparait au même moment de ce dossier, à l’appel de la France qui assume actuellement la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais comment se fier à ce calme apparent, constaté également mardi, sous l’effet, éphémère, d’une médiation russe qui avait mis fin à une première éruption de violences qui avait fait 50 morts dans les rangs arméniens ? Comment se fier à l’Azerbaïdjan, qui a été clairement désigné, à l’exception notable de la Turquie, qui a une fois encore fait état de « provocations arméniennes », comme le principal responsable de cette nouvelle escalade, la plus violente depuis la guerre de l’automne 2020, alors qu’il avait relancé presque aussitôt les hostilités, visant avec une intensité redoublée, dans la soirée de mardi, les positions militaires mais aussi les localités arméniennes du sud-est de l’Arménie, dont la ville thermale de Djermouk, faisant plus d’une centaine de tués parmi les Arméniens. “A 11h, heure locale, on ne constate pas d’incidents notables à la frontière arméno-azérie”, déclarait toutefois Davit Torosian, le porte-parole du ministère arménien de la défense, dans une brève déclaration postée sur Facebook. Il avait déclaré peu avant qu’i n’y avait pas eu de combats durant la nuit, signe que la situation reste volatile et peut évoluer d’heure en heure. Torosian avait indiqué dans la soirée de mercredi que les hostilités avaient cessé à 20h, heure locale. Le secrétaire du Conseil de sécurité d’Arménie, Armen Grigorian, avait de son côté annoncé peu après minuit que Bakou et Erevan avaient convenu d’un nouvel accord de cessez-le-feu grâce à la médiation de la communauté internationale. L’Union européenne a salué jeudi cet accord et s’est dite “encouragée par les informations selon lesquelles il était jusque là respecté”. Un porte-parole de l’UE a appelé les deux parties à “poursuivre sa mise en oeuvre”. Les combats avaient éclaté dans la nuit de lundi, alors que les forces de l’Azerbaïdjan ont bombardé et attaqué les positions de l’armée arménienne sur différentes sections le long de la frontière. Des villes et villages frontaliers arméniens avaient été également pris pour cibles par l’artillerie azérie, contraignant des milliers d’habitants à fuir leurs maisons, dont une centaine a été détruite. L’Azerbaïdjan, comme à l’accoutumée, a indiqué que les affrontements avaient été causés par les “provocations” des troupes arméniennes violant ses frontières. Dans ce contexte, il a aussi accusé l’Arménie de saborder les négociations en cours en vue d’un accord bilatéral de paix. Les autorités arméniennes ont affirmé que Bakou avait recours à la force militaire dans l’objectif de contraindre Erevan à accepter tous les termes du traité qu’il entend lui faire signer et aussi de céder une partie du territoire arménien pour y aménager ce “corridor extraterritorial” dit « du Zanguézour » qu’il ne cesse de réclamer depuis deux ans qui devrait relier l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan sans que l’Arménie ait quelque droit de regard. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré jeudi qu’au moins 105 soldats arméniens avaient été tués dans ces violents affrontements. L’armée azerbaïdjanaise avait admis de son côté, 71 tués dans ses rangs. La Russie se serait efforcée de faire cesser les hostilités dans les heures qui ont suivi mais ce n’est qu’après l’intervention des Etats-Unis et de l’UE qu’une réelle désescalade de la situation semble s’être amorcée. Il n’est peut-être pas indifférent que ces nouvelles tensions surgissent alors que le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer ce vendredi son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev en marge du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai qui se tient en Ouzbékistan. Pachinian devait aussi être présent à ce sommet, qui réunit des pays asiatiques aussi divers et hostiles parfois que l’Inde et le Pakistan, autour du projet, piloté par la Chine, de faire contre-poids à l’influence occidentale. Pachinian, qui était présent aux côtés de Poutine il y a quelques jours lors du Forum de Vladivostok, a annulé sa participation en raison d’un regain de tensions avec l’Azerbaïdjan, qui agite le spectre d’une nouvelle guerre, alors que les Arméniens s’apprêtent à marquer le 2e anniversaire de celle déclarée le 27 septembre 2020 par Bakou et dont ils portent encore le deuil, sans avoir soldé les comptes de la défaite infligée par l’ennemi après 44 jours de sanglants combats.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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