Un haut fonctionnaire du département d’État américain a visité l’une des sections de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui a été le théâtre de violents combats le mois dernier.
L’ambassade des États-Unis à Erevan a déclaré lundi que Mark Cameron, le directeur du Bureau des affaires du Caucase et des conflits régionaux du département, s’est rendu dans la province de Gegharkunik pour rencontrer le commandant d’un corps de l’armée arménienne stationné dans la région et « observer la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise ».
Un communiqué publié par l’ambassade indique que M. Cameron a également visité le village frontalier de Sotk qui a été lourdement bombardé par les forces azerbaïdjanaises au cours des hostilités des 13 et 14 septembre.
« Au cours de sa visite, il a souligné le soutien continu des États-Unis à la souveraineté de l’Arménie et à une paix durable dans le Caucase du Sud », ajoute le communiqué.
Au cours de ces deux jours d’hostilités, les troupes azerbaïdjanaises ont attaqué et saisi des postes frontaliers arméniens à Gegharkunik et dans deux autres provinces arméniennes.
Le 26 septembre, le département d’État américain a publiquement exhorté l’Azerbaïdjan à « ramener les troupes à leurs positions initiales ». Bakou nie avoir occupé un quelconque territoire arménien.
S’exprimant lundi dans la ville russe de Saint-Pétersbourg, le vice-président de la commission de la défense et de la sécurité du Parlement arménien, Armen Khachatrian, a déclaré que l’Azerbaïdjan avait saisi un total de 127 kilomètres carrés du territoire arménien en 2021 et cette année. Khachatrian, qui est affilié au parti au pouvoir, le Contrat civil, n’a pas donné de détails et n’a pas pu être joint pour d’autres commentaires plus tard dans la journée.
Le Premier ministre Nikol Pashinian a déclaré précédemment que l’Arménie avait perdu 41 kilomètres carrés de territoire en 2021 et 10 kilomètres carrés supplémentaires lors des affrontements frontaliers de septembre. Le chiffre donné par Khachatrian suggère que les gains territoriaux azerbaïdjanais réalisés le mois dernier étaient bien plus importants que ce qu’a affirmé Pashinian.
Le ministère arménien de la défense n’a toujours pas précisé officiellement le nombre de postes frontières perdus par ses troupes les 13 et 14 septembre. Le porte-parole du ministère, Aram Torosian, a déclaré lundi que ces pertes étaient en cours de « clarification ».
Les dirigeants de l’opposition arménienne ont présenté l’issue des récents affrontements frontaliers comme une preuve supplémentaire de l’incompétence et de l’incapacité de M. Pashinian à reconstruire les forces armées du pays. Ils le rendent également responsable de la défaite de l’Arménie dans la guerre de 2020 au Nagorno-Karabakh.
Pashinian a affirmé le 17 octobre que Bakou cherche une excuse pour lancer « une nouvelle agression militaire contre l’Arménie. »
