Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré que l’absence de décision sur la manière de réagir à l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie était préjudiciable à l’image de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alors qu’il accueillait mercredi 23 novembre, un sommet annuel de l’alliance.
S’adressant aux dirigeants de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan lors d’une réunion à Erevan, M. Pachinian a déclaré qu’au cours des deux dernières années, l’Arménie avait subi au moins trois agressions de la part de l’Azerbaïdjan.
« Il est déprimant que l’adhésion de l’Arménie à l’OTSC n’ait pas dissuadé l’Azerbaïdjan de mener des actions agressives, et il est encore plus déprimant que, jusqu’à ce jour, nous n’ayons pas été en mesure de prendre une décision sur la réaction de l’OTSC à l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie », a-t-il déclaré.
M. Pachinian a déclaré que ce genre d’attitude « causait d’énormes dommages à l’image de l’OTSC » non seulement en Arménie, mais aussi à l’étranger.
« Je considère cela comme le principal échec de la présidence de l’Arménie au sein de l’OTSC. On peut dire la même chose des faits d’escalade le long de la frontière entre nos alliés, le Kirghizistan et le Tadjikistan », a-t-il déclaré.
Dans le même temps, M. Pachinian a noté les « actions réussies » de l’Arménie en tant que pays président pour assurer « la réaction rapide de l’OTSC » à l’appel du président du Kazakhstan à apporter son soutien au rétablissement de la loi et de l’ordre dans son pays en janvier de cette année.
« Dans ce cas, nous avons résolu la question du jour au lendemain, ce qui a permis au Kazakhstan d’éviter le chaos interne », a souligné le dirigeant arménien.
Près de 300 soldats ont été tués des deux côtés lors d’affrontements frontaliers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan les 13 et 14 septembre, qui se sont avérés être les combats les plus meurtriers depuis la guerre de 2020 dans le Haut-Karabakh, qui a coûté la vie à près de 7 000 personnes.
L’OTSC a envoyé des observateurs en Arménie pour évaluer la situation le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise après les affrontements, mais elle a effectivement refusé d’accéder à la demande d’Erevan d’une assistance militaire ou d’une déclaration politique dénonçant une agression de l’Azerbaïdjan et son occupation de parties du territoire arménien souverain.
Dans ses remarques lors du sommet, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la réunion tripartite entre les dirigeants de la Russie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, qui s’est tenue à Sotchi le 31 octobre, et leur déclaration commune ont créé « une bonne base pour de futurs compromis » entre Erevan et Bakou.
Poutine a déclaré que « seule la mise en œuvre cohérente des accords sur la délimitation des frontières, le déblocage des voies de transport et les solutions aux problèmes humanitaires permettra de parvenir à la normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. »
« Nous espérons que cela ouvrira finalement la voie à un traité de paix entre Erevan et Bakou », a déclaré le président russe.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a, quant à lui, déclaré lors de la réunion tenue dans des formats étendus que la partie arménienne avait proposé un ajout au document à signer. « Mais nous avons décidé de ne pas accepter ces deux points, de ne pas les approfondir », a-t-il dit, sans développer.
« Mais pour la première fois, nous sommes convenus qu’il existe un terrain d’entente pour parvenir à un accord. Comme nous l’avons compris de la part de la présidence, si nous agissons de la manière dont nous avons discuté aujourd’hui, ce conflit arméno-azerbaïdjanais prendra fin et un traité de paix sera signé. Nikol Vovayevich [Pachinian] est silencieux, ce qui signifie qu’il est également d’accord avec ce que j’ai dit », a déclaré M. Lukashenko.
Le Belarus a succédé aujourd’hui à l’Arménie à la présidence tournante de l’OTSC. M. Loukachenko a souligné que la résolution du conflit entre Erevan et Bakou sera l’une des priorités de la présidence biélorusse de l’OTSC dans l’année à venir.
S’exprimant à Erevan plus tôt dans la journée de mercredi, Stanislav Zas, secrétaire général sortant de l’OTSC, a déclaré qu’un projet de décision du Conseil de sécurité collective sur les mesures conjointes visant à fournir une assistance à l’Arménie avait, dans l’ensemble, été approuvé. Il a déclaré qu’il avait été rédigé sur la base des conclusions et des propositions de la mission de surveillance de l’OTSC. M. Zas n’a pas donné de précisions dans l’immédiat.
Les dirigeants de l’OTSC ont également décidé aujourd’hui que le Kazakhstanais Imangali Tasmagambetov succédera au Biélorusse Zas au poste de secrétaire général à partir de l’année prochaine.
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