L’Union européenne s’est engagée à aider l’Arménie à surmonter de graves problèmes de sécurité, mais elle ne peut pas « sauver » la nation du Caucase du Sud, selon le nouvel ambassadeur de la République tchèque à Erevan.
« L’une de mes tâches en tant qu’ambassadeur tchèque sera de prouver et de montrer à mes homologues et amis que nous, en tant qu’Europe et République tchèque, n’avons pas abandonné l’Arménie », a déclaré le diplomate, Petr Piruncik, au service arménien de RFE/RL dans une interview du week-end.
« Il y a certains hommes politiques dans votre pays qui utilisent cette situation pour leurs propres bénéfices », a-t-il ajouté. « Ils parlent de ‘l’Europe qui nous quitte, nous sommes seuls et nous n’avons personne sur qui compter’. Ce n’est pas vrai. »
« Cela ne signifie pas que nous allons vous sauver », a-t-il poursuivi. « C’est ce que vous devez comprendre et ce sur quoi je veux insister. Nous n’allons pas vous sauver, vous savez. Mais nous allons faire de notre mieux pour vous aider à vous sortir de ce mauvais pas. »
M. Piruncik a fait référence aux retombées du conflit persistant entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Faisant écho aux déclarations de l’Union européenne, il a exprimé sa vive inquiétude quant à la fermeture par Bakou, le 12 décembre, de l’unique route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie.
La route a été bloquée par des groupes d’Azerbaïdjanais exigeant que leur gouvernement soit autorisé à inspecter les exploitations minières « illégales » au Karabakh et à évaluer leur impact environnemental. Bakou soutient leurs demandes tout en niant toute responsabilité dans le blocage de la route.
« Cela semble un peu idiot », a déclaré Piruncik à propos des explications officielles azerbaïdjanaises du blocus. Il a comparé la population arménienne du Karabakh à des « otages ».
L’envoyé tchèque a également déclaré que la Russie, dont les troupes de maintien de la paix sont stationnées au Karabakh, est la principale responsable du fonctionnement sûr du corridor de Lachin, conformément aux termes de l’accord négocié par la Russie qui a mis fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise de 2020.
« La Russie est la principale partie à qui il faut demander ce qui se passe et ce qui va se passer, ce que vous allez faire, car elle a accepté de s’assurer que le corridor est ouvert et que la paix est maintenue », a-t-il déclaré.
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