Le Karabagh se prépare à un long blocus, tandis que Bakou pose de nouvelles conditions

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Les autorités arméniennes du Haut-Karabagh ont annoncé qu’elles se préparaient à un long blocus du territoire dont l’unique accès le reliant à l’Arménie et au reste du monde est bloqué depuis le 12 décembre par un groupe d’activistes azéris commandités par le régime de Bakou, d’autant que ce dernier aurait posé davantage de conditions pour la levée de ce blocus. “Ils [l’Azerbaïdjan] veulent contrôler la route, ce qui est inacceptable pour nous”, a déclaré Ruben Vardanyan, le ministre d’Etat du Karabagh, cité par News.am jeudi 5 janvier. “La déclaration du 9 novembre [2020] précise clairement que nous devons avoir une route libre d’accès sur laquelle nous pouvons circuler librement, sans demander à quiconque la permission”, a ajouté le ministre du Karabagh, dans une allusion au texte de l’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie qui avait mis un terme à six semaines de guerre entre Arméniens et Azerbaïdjanais au Karabagh. En vertu de ce texte, le corridor de Latchine est placé sous le contrôle du contingent russe des forces de paix qui a été déployé depuis dans la zone du conflit, et les autorités de Bakou s’engageaient à garantir la libre circulation des biens et des personnes sur cet axe, le seul reliant le Karabagh à l’Arménie depuis la défaite arménienne dans la dernière guerre du Karabagh. Une section de cet axe vital utilisé pour approvisionner le Karabagh en denrées alimentaires et autres produits de base est bloquée depuis trois semaines par un groupe de manifestants azéris, autoproclamés écologistes et bénéficiant du soutien déclaré du régime azerbaïdjanais. Ils demandent en priorité que le gouvernement azerbaïdjanais soit autorisé à inspecter les activités désignées comme “illégales” dans des mines d’or du Karabagh, en invoquant les nuisances qu’elles causeraient pour l’environnemental. Sans céder à ces demandes, les autorités arméniennes du Karabagh avaient fait un geste de bonne volonté la semaine dernière en décidant de suspendre la production dans la seule exploitation minière de cuivre et de molybdène en activité au Karabagh, dans l’attente d’une “ inspection internationale écologique”, qu’elles ont sollicitée. Mais cette mesure ne semble pas avoir infléchi les positions de Bakou. Vardanyan a ainsi précisé que Bakou n’avait pas encore réagi publiquement à ce geste. Il a souligné que les Arméniens du Karabagh ne cèderont pas aux pressions de l’Azerbaïdjan, même si les pénuries de denrées alimentaires, de médicaments et autres biens essentiels se font de jour en jour plus cruellement sentir. “Nous résisterons”, a martelé le premier ministre en ajoutant : “Nous sommes sur le point de régler la question des médicaments. Nous n’allons certes pas mourir de faim, mais les conditions sont très difficiles. Cette situation peut perdurer assez longtemps encore. Nous nous préparons à cela ”. Face aux pénuries de toutes sortes, les autorités du Karabagh ont décidé en début de semaine d’approvisionner les commerces locaux en huile de cuisine, sucre, riz et sel prélevés des stocks stratégiques qui avait été constitués pour parer à des situations d’urgence. Vardanyan a souligné l’importance de la “ distribution égalitaire” de ces denrées alimentaires en rencontrant des responsables locaux à Stepanakert. Il a s’est dit confiant jeudi dans le civisme des détaillants du Karabagh, qui feront en sorte que chaque client n’achètera pas plus d’un kilo de chacun de ces produits. Certains habitants de Stepanakert se sont plaints jeudi de ce que toutes les boutiques n’avaient pas été pourvues en denrées de base, et proposaient au gouvernement d’émettre des coupons de rationnement. Dans le même temps, le premier ministre d’Arménie Nikol Pachinian a une fois encore condamné le blocus “illégal” de l’Azerbaïdjan, affirmant qu’il avait pour objectif ultime de vider le Karabagh de ses habitants arméniens. Pachinian avait indiqué que le corridor de Latchine avait été bloqué en tout premier lieu parce que “les Arméniens du Haut-Karabagh continuent à vivre dans leur patrie ”. Il a aussi réitéré ses appels à la Russie pour qu’elle déploie plus d’efforts pour débloquer la route, conformément aux termes de l’accord de 2020. Pachinian avait haussé le ton la semaine dernière, en accusant les soldats de la paix russes d’être devenus des « témoins silencieux » des efforts de Bakou visant à vider le Karabagh de sa population arménienne. Accusations vivement démenties par Moscou. Vardanyan, comme les autres responsables politiques du Karabagh, s’est bien gardé quant à lui de critiquer la force de paix russe, estimant qu’elle « faisait son possible ». “Les gens qui critiquent la présence des soldats de la paix russes dans l’Artsakh ne comprennent pas qu’ils aident, consciemment ou non, l’Azerbaïdjan, puisqu’ils disent la même chose : les soldats de la paix russes doivent partir”, a indiqué le premier ministre du Karabagh à News.am en ajoutant : “En ne proposant aucune solution, ils contribuent tout simplement à détruire la très importante unité existant dans l’Artsakh”.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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