La seule ligne d’approvisionnement en électricité de l’Artsakh qui s’étend de Goris en Arménie à Stepanakert en Artsakh à travers le territoire contrôlé par l’Azerbaïdjan a été endommagée le 9 janvier à 14:35. L’opérateur local du réseau électrique, Artsakhenergo, a indiqué mardi 10 janvier qu’une section de la ligne de transmission à haute tension en provenance d’Arménie avait été mise hors service lundi pour des raisons encore inconnues. Il a précisé que l' »accident » s’est produit près de la ville de Latchin occupée par l’Azerbaïdjan depuis l’été dernier.
« En raison de la position peu constructive de la partie azerbaïdjanaise, nous ne sommes pas en mesure pour le moment de visiter et d’inspecter cette section et d’organiser les réparations, a déclaré Artsakhenergo dans un communiqué. Par conséquent, une décision a été prise pour fournir de l’électricité à la république à partir de centrales locales avec des restrictions appropriées. » Concrètement, les autorités du Haut-Karabakh ont décidé de recourir à des coupures de courant sur des tranches horaires précises. Le communiqué des autorités ne précise pas la durée probable des coupures d’électricité qui ont déjà été signalées au Karabagh lundi soir.
Les autorités azerbaïdjanaises n’ont pas immédiatement commenté cette rupture d’approvisionnement qui intervient près d’un mois après le blocage de l’unique route reliant le Karabakh à l’Arménie, provoquant des pénuries croissantes de nourriture et d’autres produits essentiels dans la région à population arménienne.
Le lendemain du début du blocus, les dirigeants du Karabakh ont accusé Bakou de bloquer également l’approvisionnement en gaz de l’Arménie vers le Karabakh. L’approvisionnement a été rétabli trois jours plus tard. Les États-Unis et l’Union européenne n’ont pas tardé à exprimer leur vive inquiétude quant à leur interruption.
Les puissances occidentales ont à plusieurs reprises exhorté la partie azerbaïdjanaise à débloquer le corridor de Latchin. Bakou a rejeté leurs appels et défendu les « manifestants » azerbaïdjanais qui continuent d’occuper une section du corridor pour des raisons apparemment environnementales.
Face à l’aggravation des pénuries, le gouvernement du Karabagh a décidé lundi de commencer à rationner les denrées alimentaires de base et autres produits essentiels fournis aux magasins privés à partir de ses réserves stratégiques. Tous les habitants du Karabakh devraient recevoir dans les prochains jours des coupons permettant d’acheter des quantités limitées d’huile de tournesol, de sucre, de macaroni, de riz et de sarrasin.
Zina Nazarian, une habitante de Stepanakert âgée de 65 ans, a déclaré qu’au cours des dernières semaines, elle et ses voisins ont régulièrement passé des heures à faire la queue pour acheter de la nourriture importée d’Arménie ou transitant par ce pays.
Selon les responsables du Karabakh, le blocus a empêché l’envoi de 12 000 tonnes de nourriture et d’autres fournitures essentielles dans la région où vivent plus de 120 000 Arméniens de souche.
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