Mélinée et Missak Manouchian passionnement

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Il est des morts qui ne meurent jamais parce que nos mémoires refusent de les ensevelir et les rappellent à nous en permanence , jusqu’à les extraire de leur tombe et envahir le champ des vivants en pleine lumière .
Né à Adiyaman le 1er septembre 1906 sur les rives de l’Euphrate de l’ancien « Comté Arménien d’Edesse » , dans le sud-est de l’Anatolie , le petit Missak Manouchian est âgé de 9 ans lorsqu’il perd ses parents lors du génocide des arméniens de 1915 ; innocent comme un jeune bourgeon à peine éclos , il est finalement recueilli , écorché vif , dans un orphelinat américain au Liban , alors sous protectorat français , se réfugie spontanément dans la poésie pour conjurer ses démons et apprend le métier de menuisier pour s’arracher à sa condition .
Il s’éveille aussi à la civilisation française , sa littérature , sa langue et ses valeurs humanistes révolutionnaires dont la devise ternaire « Liberté-Egalité-Fraternité » le fait rêver .
En 1924 , il a 18 ans lorsqu’il rejoint Marseille , un passeport « Nansen » d’apatride en poche pour seule richesse , l’âme assombrie par une identité perdue , avant de se rendre à Paris , la  » Ville Lumière  » , lesté à la fois par les tiraillements de sa conscience , une quête philosophique du sens de notre présence au monde et une impérieuse volonté d’émancipation .
Comme pour se réparer, tour à tour opératif « les mains usées par le travail » de tourneur chez Citroën et spéculatif pour satisfaire une soif de savoir dont il avait été privé , il suit , en auditeur libre , des cours de littérature , philosophie et histoire à la Sorbonne , fréquente assidûment la bibliothèque « Sainte Geneviève » mais aussi la librairie « Nubar » et les milieux caritatifs , intellectuels et artistiques arméniens qui l’accueillent les bras ouverts .
La culture en écharpe en guise de religion , servi par le feu ardent d’une intelligence vive et promu par des rencontres décisives , il fonde , au début des années 1930 , les revues « Tchank » puis « Machagouyt » , traduit Baudelaire , Verlaine , Hugo et Rimbaud en arménien , écrit des poèmes …
Près de 15 ans déjà qu’il utilise l’encre de sa plume pour vivre avec l’absence et figer les tourments de sa mémoire ensanglantée !
Militant communiste après les émeutes fascistes du 6 février 1934 , il prend en 1935 la direction du journal « Zangou » de la section française du « Comité de Secours à l’Arménie », organe du M.O.I , la Main d’Oeuvre Immigrée de la C.G.T , la Confédération Générale du Travail , auprès des ouvriers arméniens .
C’est alors qu’il croise la route de sa fidèle , providentielle et inséparable Mélinée Assadourian , déléguée du comité communiste de Belleville , orpheline comme lui , muse et compagne de tous ses combats , refusant comme lui une vie d’errance entre tortionnaires turcs et bourreaux nazis au prétendu « sang pur « , via un militantisme anti-fasciste galvanisé par un amour mutuel à toute épreuve .
Délégué au 9e congrès du Parti Communiste Français en 1937 , partagé entre un Christ mort et un matérialisme athée à la veille d’une guerre qui s’annonce totale , ce poète-philosophe sportif , sincère et loyal , appelé « Michel » par ses amis , sut d’instinct que la première des luttes était celle que l’Homme se livre à lui-même pour surmonter ses peurs , dans une quasi-propédeutique à un humanisme héroïque , où seuls le courage et les vertus cardinales permettront d’éradiquer les forces barbares déchainées par les idéologies racistes aryennes nazies .
Il s’engage volontairement dans l’Armée Française de Libération en 1939, est arrêté et libéré à plusieurs reprises par un « Etat Français » collaborationniste gagné par la soumission , la délation et le déshonneur , puis une fois le pacte germano-soviétique rompu en juin 1941 , devient responsable de la section arménienne de la M.O.I qui , incognito , transmet des messages secrets , édite des tracts et surtout mène avec Mélinée une campagne de propagande auprès des soldats de la « légion arménienne » enrôlés malgré eux dans la Werhmacht afin de les pousser à la désertion et les intégrer dans la Résistance intérieure …
C’est en février 1943 que Missak ralliera la Résistance du FTP-MOI , Francs-Tireurs et Partisans – Main d’Oeuvre Immigrée , groupe armé communiste clandestin dont il devient le chef pour la région parisienne en août 1943 , composé majoritairement de juifs d’Europe outre des républicains espagnols , des antifascistes italiens et quelques arméniens comme Arsène Tchakarian , le trotskyste Arpen Davidian alias Armenak Manoukian et Henri Karayan , Mélinée étant chargée de repérer et surveiller des cibles potentielles , transporter et récupérer des armes sur les sites d’action , rédiger des rapports et notes diverses ….
De plus en plus nombreux après les toutes premières rafles anti-juives et la fin du traité de non-agression entre nazis et soviétiques du printemps 1941 , ces camarades indéfectibles organisés en commandos strictement cloisonnés , limités à trois ou quatre partisans par opération , s’étaient jurés fidélité et assistance , sans même se connaître , par une communion fondée sur un idéal qui les transcendait tous , fait de lutte des classes , de partage et de fraternité universelle contre la tyrannie d’un ordre nouveau germanique mené au pas de l’oie .
Désormais assis sur une poudrière , Manouchian dit « Georges »ou encore « Maurice » pour ses camarades , arraché miraculeusement à l’épée ottomane , à la fois émigrant , militant , militaire , partisan , résistant et commandant , se révéla être de facto une profusion de personnages capable de transformer les défis périlleux en exploits prestigieux , peser sur l’issue d’une guerre qu’il avait fait sienne et affronter un passé qui semblait le rattraper …..
C’est qu’en transmuant ses meurtrissures en force lorsque fut revenu le temps des assassins , un véritable fédayin de l’Euphrate devait émerger , un implacable chasseur de têtes tapi dans la pénombre , calculateur habile à l’intuition aiguisée , cocktail détonant sachant commander à une soixantaine d’indésirables durs au mal , traqués , rescapés , immigrés cochant toutes les cases de l’exclusion , passés d’un coup du statut d’étrangers à celui de défenseurs glorieux du destin de la France .
Au moment où elle vascillait contre un nazisme hitlérien avide « d’espace vital  » , ces laissés pour compte devenus saboteurs , exécuteurs , dérailleurs , artificiers , s’étaient révélés , au péril de leur vie , les gardiens exaltés de l’identité française en s’emparant de ses valeurs humanistes universelles contre la « Race des Seigneurs « qui voulait tout laminer sous ses talons , pour mille ans au moins …..
En prenant les armes contre le IIIe Reich et ses complices Vichystes , cette « Armée du Crime » d’obscurs rebelles mués en élite patriote , participait , avec bien d’autres réseaux résistants de toutes obédiences , à une certaine idée de la France , celle issue de la « Grande Révolution » qui forge des hommes libres et égaux entre eux , quelles que soient la couleur de leur peau , leur croyance ou leur fortune , aux quatre coins de la planète .
Dans un dépassement surgi d’un retour du refoulé apte à transformer le doux agneau en loup blanc redoutable , « Manouche » , stratège ingénieux , à la fois arbitre inflexible et urbain délicat , fort du bon droit de celui qui veut la peau d’une « Bête Immonde » au titre d’une violence de légitime défense , refuse de verser dans une neutralité nihiliste , où le Bien et le Mal n’existent pas , afin d’étouffer le bruit des bottes des barbares « Vert-de-gris » .
Rappelons nous Miguel de Unamuno , cet immense intellectuel qui , en 1936 , invité à choisir son camp lors de la guerre civile espagnole , osa déclarer dans un amphithéatre de l’université de Salamanque : « je ne suis ni rouge ni noir , je suis seul « , afin d’enjamber ce conflit fratricide , ni partie prenante ni témoin ni même simple commentateur , pour s’abstraire lâchement dans une réalité parallèle de cocottes en papier !!!
Lui , Manouchian , orphelin déraciné , apatride , fils d’Arev et de Haïk , ne s’est pas dérobé aux convulsions de son siècle et servira la France jusqu’au bout en prônant que la fin justifie tous les moyens quel qu’en soit le prix à payer , autant pour satisfaire une force intérieure irrépressible et une dette d’honneur envers sa Patrie d’adoption que pour ériger la guérilla urbaine en un combat radical contre une « peste brune » suprématiste , parce qu’un homme ça s’empêche mais surtout ça s’oblige …
Tout se passe , en effet , comme si son destin était inscrit dans le surpassement des terreurs enfouies de son enfance , la perte de ses parents , ses sentiments d’abandon et d’impuissance , sa peur de la solitude et son lot d’humiliation et de culpabilité , en fait dans tous les déchirements qui ont marqué au fer rouge ses premières années , pour finalement s’en affranchir et les exorciser dans un témérité extrême pour le triomphe d’un monde plus juste .
Mais ranimons notre mémoire !
Son père assassiné par les Jeunes-Turcs alliés au IIe Reich allemand en 1915 , sa mère morte affamée en déportation peu après , lui et son frère sauvés par des kurdes , ce champion de la liberté à la surdétermination térébrante , intrépide et incontesté chef de réseau , à l’autorité discrète , fin planificateur du harcèlement permanent mais bien plus encore gentilhomme du verbe , archétype de l’anti-cynique absolu , s’était révolté contre les ravages causés par des théories racistes monstrueuses qui faisaient écho en lui , coeur et raison confondus , pour les avoir subies !
Mélinée et Missak savaient que cet affrontement inégal cachait une guerre « essentialiste » susceptible de bouleverser le cours de la grande Histoire des hommes , celle de l’humanité contre la bestialité , de la démocratie contre le totalitarisme , de la liberté contre la servitude , des lumières contre les ténèbres . Ils savaient que ce conflit asymétrique opposait frontalement de simples partisans constitués en unités dérisoires à la toute puissance d’un IIIe Reich sanguinaire , totalisant , asservissant et aliénant . La Gestapo, la Milice française et les Renseignements Généraux aux trousses , ses camarades de Devoir et eux savaient aussi que le néant les attendait au bout de la nuit .
Et pour autant , au plus fort des quelques mois du commandement confié à Missak , mené au pas de charge de jour comme de nuit , à raison de trois opérations par semaine scandées de ciblages , filatures , logistiques , embuscades , exécutions , plans de retrait ou de fuite , c’est oeil pour oeil , dent pour dent , bravant les dangers et les risques encourus , que tous ces damnés ont redonné l’espoir de libération à une France occupée en terrorisant le ventre parisien de la « Bête », de Belleville au 16° arrondissement en passant par Levallois , Clichy , Saint-Ouen , Montrouge , Issy-les-Moulinaux , afin qu’aucun soldat allemand n’y soit plus en sécurité et ne continue à s’y goberger impunément .
Des dizaines d’attentats , des dizaines de morts et des centaines de blessés plus tard , Manouchian alias « Bourg » ou encore « Evry » pour la police de Bousquet , est arrêté en gare d’Evry Petit-Bourg le 16 novembre 1943 , la victoire à portée de main , puis condamné à mort le 19 février 1944 par le Tribunal Militaire Allemand du « Gross-Paris » avec 22 de ses frères d’armes , suite à un procès inique au terme duquel Manouchian leur lancera , en guise de peroraison : « vous avez hérité la nationalité française , nous l’avons méritée par le sang versé ».
Destinée à les agonir par la propagande nazie , « l’Affiche Rouge » placardée dans les rues de Paris devint le symbole le plus lumineux de leur lutte héroïque , au point d’inspirer Aragon en 1955 dans un poème poignant « Strophes pour se souvenir » repris en chanson par Léo Ferré en 1959 , puis d’enflammer Paul Eluard dans « Légion » où trois vers suffisent à illustrer leur splendeur :
« ces étrangers savaient quelle était leur patrie  »
leurs portraits sur les murs sont vivants pour toujours
un soleil de mémoire éclaire leur beauté  » .
Sans désarmer malgré sa douleur , Mélinée , désormais seule entre le feu croisé des allemands et des français , partisane immuable de la lutte armée entamée avec son mari , née en 1913 à Constantinople , ses parents massacrés par les jeunes-turcs en 1915 , placée à 3 ans dans un orphelinat américain de Corinthe en Grèce , arrivée à Marseille en 1926 puis envoyée à Paris en 1929 où elle rencontre la famille Aznavour , apatride dont aucune des angoisses de Missak ne saurait lui être étrangère et qui vient d’échapper de peu à une arrestation en cette fin d’année 1943 , se rendra dans le Poitou pour y organiser la Résistance en mai 1944 puis contribuera à l’intégration de la « légion arménienne »de la Wehrmacht au sein des FTP-MOI à partir de juillet 1944 , à savoir 1.200 soldats rassemblés sous la bannière du « 1er régiment soviétique des partisans de France » qui participeront à la libération du sud de la France dont Nimes , Arles et Marseille .
Naturalisée française à la libération , en butte avec la direction du parti communiste stalinien , c’est le 31 décembre 1986 que le président Mitterrand l’élèvera au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur , trois ans avant son décès le 6 décembre 1989 .
En 2009 , Robert Guédiguian leur consacrera un de ses plus grands films , « l’Armée du crime » avec Simon Abkarian , la divine Ariane Ascaride et sa fidèle constellation d’incomparables acteurs !
Des livres dont celui de Mélinée , des brochures , romans , documentaires seront dédiés à Missak , des bustes , stèles et fresques seront dressés en son honneur , des rues et des squares seront baptisés à son nom , dans tout l’hexagone .
Voyageur sans bagage malgré lui , apollinien « très tôt rentré dans le combat de la vie », cet héritier des plus anciennes mythologies solaires arméniennes , attaché viscéralement à la France par une généalogie millénaire christique avec les Croisés de son « Comté d’Edesse » natal , mena un combat de dimension universelle à travers le salut d’une Nation légendaire éclairant le monde , qui l’avait adopté et que lui-même avait choisie , cent pour cent français et cent pour cent arménien , comme aimaient à dire leurs amis et complices dans la Résistance , les Aznavourian chez lesquels il leur arrivait de se planquer .
Muet sous la torture comme tous ses camarades d’infortune , écoutons ce noble « chevalier » qui maîtrisa avec panache toutes les détresses de son âme et fureurs de son temps pour faire don de sa personne à la « France des Lumières », parvenu au terme d’une authentique épopée initiatique ponctuée de serments sur l’honneur , d’épreuves , de courage , de quête de sens , d’amour , de sacrifices et de trahisons… , écoutons comment par quelle mystérieuse alchimie divine , ce serviteur éclairé d’une « Cause Sacrée » , ancien 2e secrétaire du Parti Communiste parisien longtemps occulté par les historiographes « gaullo-bolchéviques » , se retrouve impavide devant la perspective de son châtiment programmé , mille fois promis par les corbeaux de malheur .
Le lundi 21 février 1944 , il est 13 h , deux heures avant de mourir , quand , de sa cellule de Fresne , dans un français châtié , il écrit un « ultima verba » bouleversant à Mélinée , sa femme adorée et agent de liaison sans pareil :
« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement . Au moment de mourir , je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit , chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment ou récompense ….
Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain ….
Je te prie donc de te marier après la guerre , sans faute …..
Je mourrai la conscience tranquille car personnellement je n’ai fait de mal à personne et , si je l’ai fait , je l’ai fait sans haine .
Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal … sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus .
Aujourd’hui , il y a du soleil … »
C’est dire si , dans cette merveilleuse lettre d’amour et d’adieu rédigée au scalpel , non seulement Missak revendique et assume ses actes les plus sanglants , rappelle qu’affronter les aléas du destin , aussi funestes soient-ils , fait partie d’une vie d’homme libre et responsable , mais sublime son exécution imminente en l’appelant à refaire sa vie sans lui , au moment même où « les Parques » frappent à sa porte .
Sauf envers les traîtres , on n’y détecte aucun ressentiment ou anathème menaçant , aucune frayeur ni victimisation devant sa fin inéluctable , ni remords ni rancoeur , ni repentir ni superbe , mais bien au contraire , malgré une soif de vivre absolue , le sentiment lucide du devoir accompli ouvrant sur un consentement de franche bravoure à l’égard du sombre sort qui l’attend .
Vers 15 heures , tous ces hommes d’exception seront fusillés dans la clairière de la forteresse du Mont Valérien , attachés au poteau les mains dans le dos , les yeux grands ouverts fixant les bourreaux dans une lumière crucifiante , hurlant du fond de leurs tripes à l’instant décisif  » Vive la france !  » comme pour les défier une ultime fois …et inviter dans la tombe tous ceux qui pensaient les asservir !
Convoquons de nouveau Paul Eluard qui prophétisait « qu’il n’y a pas de hasard , que des rendez-vous » , pour convenir qu’à 37 ans , victime sacrificielle des deux plus sinistres dictatures génocidaires , jeune-turque et nazie , du 20e siècle , Manouchian devint alors le « compagnon du soleil  » au milieu des cendres incandescentes de ces années noires .
On l’imaginait pourtant déambuler dans Saint-Germain-des-Prés , ses longs cheveux de jais au vent et deviser sans fin avec le Tout-Paris intellectuel , culturel et politique d’après-guerre …..
Des décennies ont passé mais saluons avec lui l’astre solaire qui l’illumine immuablement et , juchés sur l’éléphant blanc passeur entre les mondes des vivants et des morts , interpellons nos consciences et inclinons nous avec gratitude , admiration et respect , devant ce résistant icônique de première ligne , en ce moment crucial de nos vies où l’avenir résonne d’incertitudes et que son exemple éclaire encore , comme un sémaphore , toute notre actualité .
Fermons les yeux et imitons Ulysse , qui avant de reprendre la mer et s’abandonner à la volonté d’Eole , monta au vieux cimetière d’Ithaque , et comme dans un songe …rendons nous , à notre tour, au cimetière d’Ivry -sur-Seine où semblait s’être accomplie leur Odyssée et , arrivés au « Carré des Fusillés » , versons une jarre de bon vin « d’Ararat  » sur les sépultures sacrées de Missak et Mélinée , levons nos coupes jusqu’à y voir les dalles blanches qui les claquemurent se soulever et dans une d’exaltation mystique , ils se mettent à danser un « kotchari  » frénétiquement avec nous , corps et âmes entrelacés !
Alors , escortés au flambeau par leurs camarades « morts pour la France  » , leurs immenses effigies déployées sur sa façade à colonnade , accompagnons leurs dépouilles jusqu’au « Panthéon », le sanctuaire laïque de la République où l’oeil dans son triangle veille , afin que , par une sorte d’alliance magique avec le « Saint-Graal « , ils entrent ensemble dans l’immortalité des Grands Hommes de la Patrie Reconnaissante .
Ce jour-là , aux côtés de leurs soeurs et frères d’armes , Germaine Tillon , Geneviève De Gaulle-Anthonioz , Joséphine Baker , Jean Zay , Pierre Brossolette et de Jean Moulin , le chef suprême du « Conseil National de la Résistance » , leurs cercueils recouverts du drapeau tricolore , ils recevront les honneurs posthumes les plus glorieux de leur France tant chérie , au son d’une vibrante « Marseillaise »entonnée à capella par le choeur de l’armée française , à l’unisson de l’hymne envoûtant du « Chant des partisans »!
Oui ! il est des morts qui ne meurent jamais parce que nos mémoires refusent de les ensevelir et les rappellent à nous en permanence , jusqu’à les extraire de leur tombe et envahir le champ des vivants en pleine lumière .

le 15 mai 2023
Armand SAMMELIAN

La rédaction
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