Les représentants de deux grands partis d’opposition ont appelé mardi 23 mai à des manifestations contre le projet du Premier ministre Nikol Pachinian de signer un accord de paix avec l’Azerbaïdjan qui maintiendra la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Haut-Karabakh.
L’un d’entre eux, Ishkhan Saghatelian, a déclaré que son parti, la Fédération révolutionnaire arménienne (Dashnaktsutyun), « fera tout » pour faire échouer ce qu’il a décrit comme une « capitulation » planifiée non seulement du Karabakh mais aussi de l’Arménie.
« Le peuple arménien, toutes les forces politiques concernées et les citoyens d’Arménie n’ont que cinq ou six mois pour arrêter le processus de capitulation du pays », a déclaré M. Saghatelian à la presse.
« Notre tâche consiste maintenant à lancer la résistance populaire en Arménie, en Artsakh et dans la diaspora avec une vigueur renouvelée, à préparer les citoyens arméniens à la désobéissance… à sortir et à changer cette situation », a-t-il ajouté.
« Elles [les autorités arméniennes] ne sont pas légitimes, elles ne reflètent pas la volonté du peuple arménien. Par conséquent, tout effort visant à se débarrasser de ces autorités et à sauver le pays est légitime, qu’il s’agisse de désobéissance civile ou d’un soulèvement », a ajouté l’ancien vice-président du Parlement arménien.
Le Dashnaktsutyun, a poursuivi M. Saghatelian, organisera des discussions avec d’autres forces d’opposition afin de lancer un vaste mouvement de protestation.
Le parti panarménien est un membre clé de la principale alliance d’opposition Hayastan, dirigée par l’ancien président Robert Kocharian. D’autres dirigeants du Hayastan ont également condamné les dernières déclarations de M. Pachinian sur le conflit du Karabakh.
Hayastan et Pativ Unem, l’autre bloc d’opposition représenté au Parlement, ont organisé conjointement des manifestations antigouvernementales quotidiennes à Erevan en mai et juin de l’année dernière, après que M. Pachinian a indiqué qu’il était prêt à « abaisser la barre » du statut du Karabakh acceptable pour son gouvernement. Ils affirment avoir retardé la conclusion d’un « accord de capitulation » avec Bakou bien qu’ils n’aient pas réussi à renverser Pachinian.
Un membre important de Pativ Unem, Hayk Mamijanian, a également exprimé mardi son soutien à des « manifestations de rue à grande échelle » et à des « actions individuelles » contre la politique de Pachinian à l’égard du Karabakh.
« Elles sont toutes deux très importantes et doivent être menées à bien », a déclaré M. Mamijanian.
Pativ Unem discute déjà de la question avec ses alliés de l’opposition, a-t-il ajouté sans nommer aucun d’entre eux.
Un élu de haut rang représentant le parti au pouvoir, le Contrat civil, a insisté sur le fait que le traité de paix actuellement discuté par Bakou et Erevan est crucial à la fois pour l’Arménie et pour le Karabakh. Artur Hovannisian a affirmé que la reconnaissance par l’Arménie de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan par le biais d’un tel accord n’empêcherait pas l’autodétermination des Arméniens du Karabakh.
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