N. Pachinian défend à nouveau sa gestion de la guerre du Karabakh

Se Propager
arton105163

Le Premier ministre Nikol Pachinian a de nouveau défendu mardi 20 juin sa gestion de la guerre de 2020 au Haut-Karabakh, rejetant la responsabilité de son issue sur les hauts gradés de l’armée arménienne. N. Pachinian a admis qu’il aurait pu arrêter la guerre dans le Haut-Karabakh trois semaines avant le cessez-le-feu arméno-arménien négocié par la Russie le 9 novembre 2020. Il a affirmé qu’il avait rejeté un accord de trêve antérieur parce qu’il était encore moins favorable à la partie arménienne.

Il a fait ces commentaires alors qu’il témoignait publiquement devant une commission ad hoc du Parlement arménien, alors que des politiciens de l’opposition et d’autres critiques continuent de le tenir pour le principal responsable de la victoire de l’Azerbaïdjan dans la guerre de six semaines qui a fait au moins 3 800 morts dans les rangs des soldats arméniens.

La commission, boycottée par les élus de l’opposition, a été créée l’année dernière dans le but déclaré d’examiner les causes de la défaite de l’Arménie, d’évaluer les actions du gouvernement et de l’armée arméniens et d’examiner ce qui avait été fait pour la défense nationale avant les hostilités. Depuis, elle a interrogé des dizaines d’anciens et actuels responsables gouvernementaux ainsi que des officiers de l’armée. Tous, à l’exception de N. Pachinian, ont témoigné à huis clos.

Dans une déclaration commune publiée lundi, les deux alliances de l’opposition représentées à l’Assemblée nationale ont décrit le prochain témoignage de N. Pachinian comme un « spectacle » politique qui, selon elles, vise à blanchir son incompétence en temps de guerre et ses prises de décisions désastreuses.

Les dirigeants de l’opposition ont notamment déclaré que la partie arménienne aurait perdu moins de territoires et subi moins de pertes si le Premier ministre avait accepté les conditions de cessez-le-feu de l’Azerbaïdjan communiquées par l’intermédiaire de Moscou les 19 et 20 octobre 2020.

Le président russe Vladimir Poutine a fait des déclarations similaires le 17 novembre 2020, une semaine après que le cessez-le-feu qu’il a négocié a mis fin aux hostilités. M. Poutine a déclaré qu’en vertu de l’accord du 20 octobre proposé par lui et accepté par Bakou, la partie arménienne aurait conservé le contrôle de la ville stratégique de Chouchi au Karabakh en échange de l’acceptation du retour des Azerbaïdjanais qui y vivaient.

N. Pachinian a de nouveau affirmé mardi que le retour des réfugiés azerbaïdjanais aurait permis à l’Azerbaïdjan de reprendre le contrôle de Chouchi car « ils étaient censés disposer d’une route séparée reliant Chouchi à l’Azerbaïdjan ».

« Cela signifie sans exagération qu’il s’agissait de céder Chouchi à l’Azerbaïdjan », a-t-il déclaré au panel composé uniquement de membres de son parti, le Contrat civil. Il a en outre déclaré que l’accord d’octobre 2020 qu’il avait rejeté prévoyait également un corridor extraterritorial qui relierait l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan en passant par la province arménienne de Syunik.

M. Poutine n’a pas mentionné une telle disposition dans l’interview qu’il a accordée à la chaîne de télévision Rossiya-24 en novembre 2020.

« Le Premier ministre Pachinian m’a dit ouvertement qu’il considérait [le retour des Azerbaïdjanais à Chouchi] comme une menace pour les intérêts de l’Arménie et du Haut-Karabagh, a-t-il déclaré à l’époque. « Je ne comprends pas très bien l’essence de cette menace hypothétique. Je veux dire qu’il s’agissait du retour des civils dans leurs foyers, alors que la partie arménienne devait garder le contrôle de cette section du Haut-Karabakh, y compris Chouchi ».

Chouchi a été capturée par les forces azerbaïdjanaises trois jours avant que l’accord de trêve qui a suivi ne mette fin à la guerre. L’Azerbaïdjan a accepté d’arrêter ses opérations militaires en échange d’un engagement arménien de se retirer de trois districts autour du Karabakh. Bakou a repris le contrôle de quatre autres districts, qui avaient été occupés par les forces arméniennes du Karabakh au début des années 1990, au cours de la guerre de 2020.

N. Pachinian a semblé rendre l’état-major général de l’armée arménienne responsable de la chute de Chouchi, affirmant qu’il avait faussement démenti les informations selon lesquelles les troupes azerbaïdjanaises s’approchaient de la ville du Karabakh surplombant Stepanakert. Il a déclaré avoir été pris de court lorsque le chef de l’état-major général de l’époque, Onik Gasparian, l’a informé le 7 novembre 2020 que la ville avait été capturée par les forces azerbaïdjanaises.

« C’était une nouvelle difficile pour moi, car dans toutes mes conversations, instructions, ordres et consultations, j’avais dit que Chouchi devait être conservée et j’avais reçu l’assurance qu’elle le serait », a-t-il déclaré.

M. Gasparian a comparu devant la commission parlementaire le mois dernier. Son long témoignage n’a pas été rendu public.

Les hauts gradés de l’armée dirigés par M. Gasparian ont accusé N. Pachinian d’incompétence et ont demandé la démission de son gouvernement dans une déclaration datant de février 2021. Pachinian a rejeté cette demande en la qualifiant de tentative de coup d’État avant de limoger le général.

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200

capucine
Author: capucine

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut