Pachinian fait savoir qu’il a gardé le contact avec les responsables arméniens du Haut-Karabagh

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L’époque paraît bien lointaine où le premier ministre arménien Nikol Pachinian avait galvanisé la foule sur la place centrale de Stepanakert, le 5 août 1919, en concluant son discours par un vibrant « le Karabagh, c’est l’Arménie… un point c’est tout ! » Il s’agissait déjà alors d’apaiser les tensions entre les autorités arméniennes du Karabagh et celles d’Arménie, jugées trop disposées au compromis avec l’Azerbaïdjan ! Depuis la défaite arménienne dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020, les dirigeants de l’Arménie ne se sont plus rendus au Karabagh, avec lequel l’armée de Bakou a d’ailleurs rendu tout échange impossible en imposant un blocus drastique au territoire arménien. Si la présence physique sur le sol amputé du Karabagh des responsables d’Arménie n’est donc pas même envisageable, cet éloignement s’est également traduit sur le plan politique par des tensions accrues entre les autorités d’Arménie et celles du Karabagh, qui se sentent livrées à elles mêmes depuis que Pachinian a officiellement déclaré, fin mai, qu’il était disposé à reconnaître le Karabagh comme une partie de l’Azerbaïdjan. De là à supposer que le fil ténu du dialogue avait été rompu entre Erevan et Stepanakert, il n’y avait qu’un pas, que Pachinian a déclaré lundi 3 juillet qu’il ne l’avait pas franchi, en faisant savoir, par la voix d’une porte-parole, que lui-même et d’autres membres de son gouvernement n’avaient pas mis fin aux contacts réguliers avec les leaders du Haut-Karabagh. “Pour ce qui concerne ces affirmations qui n’ont rien à voir avec la réalité, nous considérons important de souligner que le Premier ministre Nikol Pachinian a mentionné de manière répétée des contacts quotidiens intensifs avec [le président du Karabagh] Arayik Harutiunian”, a écrit sur sa page Facebook la secrétaire du service de presse de Pachinian, Nazeli Baghdasarian. Celle-ci a aussi récusé les allégations selon lesquelles le blocus exercé depuis huit mois par l’Azerbaïdjan sur le Karabagh était désormais “retiré de l’agenda du gouvernement arménien ”. Les “rumeurs” qu’elle s’employait à démentir incluaient manifestement un message posté ce weekend sur Facebook par un grand journaliste arménien d’investigation. “J’ai parlé aujourd’hui avec deux responsables de l’Artsakh”, avait écrit Edik Baghadasarian en ajoutant : “Ils étaient très contrariés non tat par le fait qu’il y a des pénuries de denrées alimentaires et de médicaments mais par le fait que les responsables d’Arménie ne répondent plus jamais à leurs appels téléphoniques ”. Le fossé entre le gouvernement de Pachinian et les autorités du Karabagh n’a cessé de se creuser depuis que le premier ministre arménien a fait clairement savoir, il y a plus d’un an, qu’il n’entendait plus se poser en défenseur du droit à l’autodétermination des Arméniens du Karabagh. Pachinian s’est attiré une ferme condamnation des autorités de Stepanakert pour avoir reconnu en mai la souveraineté de l’Azerbaïdjjan sur le Karabagh dans le cadre d’un traité de paix arméno-azéri actuellement en négociations entre Erevan et Bakou. Pachinian avait ignoré récemment les appels des autorités du Karabagh à suspendre ces négociations tant que Bakou n’aura pas levé le blocus qui s’était durci davantage encore fin juin, avec l’interruption du trafic, strictement humanitaire depuis huit mois entre l’Arménie et le Karabagh, coupé du reste du monde. Un nouveau tour de pourparlers sous l’égide des Américains entre les ministres des affaires étrangères d’Arménie, Ararat Mirzoyan, et d’Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov, s’est achevé jeudi à Washington sur des « progrès » salués par le médiateur américain. A l’issue de ce nouveau tours de pourparlers, la porte-parole du ministère arménien des affaires étrangères Ani Badalian avait toutefois fait état de divergences persistantes entre Erevan et Bakou, principalement sur les modalités pratiques de la délimitation de leur frontière commune et sur l’organisation d’un dialogue direct entre les autorités azéries et celles du Karabagh, dont l’Arménie souhaite qu’il s’inscrive dans un format international alors que l’Azerbaïdjan ne veut pas en entendre parler. “A l’Arménie comme aux différentes instances internationales, je voudrais faire savoir sans ambiguïté que personne ne saurait nous priver de notre droit à l’autodétermination, une norme internationale ”, avait souligné quant à lui Harutiunian la semaine dernière.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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