Les Kurdes manifestent pour les 100 ans du Traité de Lausanne

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Une importante manifestation kurde a rassemblé à Lausanne plusieurs dizaines de milliers de personnes selon les organisateur, et 6000 selon des sources policières et des médias, afin de marquer le centenaire du traité qui a délimité les frontières de la Turquie moderne dans cette ville suisse, et dénoncer ses conséquences pour les Kurdes.
La communauté kurde se réunit régulièrement autour de la date anniversaire du traité, attirant quelques centaines de manifestants mais ils étaient bien plus nombreux que d’habitude, selon les même sources.
Partis des abords de l’hôtel Château d’Ouchy, sur le lac Léman, qui abrita les pourparlers préalables au traité, ils ont défilé, avec des drapeaux à l’effigie du leader kurde emprisonné depuis 1999 Abdullah Öcalan, jusqu’au Palais de Rumine, en centre ville, qui abrita la signature en 1923.
« Nous voulons profiter de ce centenaire pour montrer au monde entier que la question kurde reste sans solution. Et que les conséquences du Traité de Lausanne se font toujours tragiquement ressentir », a expliqué à l’agence de presse suisse ATS Hayrettin Öztekin, membre du Centre culturel du Kurdistan.
Ce traité, selon le Centre culturel du Kurdistan, « a acté la séparation du peuple kurde entre quatre Etats, Turquie, Irak, Iran et Syrie, largement défaillants sur le plan démocratique ».
En Turquie, les Kurdes furent abandonnés par les grandes puissances « à l’Etat nationaliste et raciste turc, permettant un siècle de massacres, des déplacements de population forcées et de politiques de répression et d’assimilation », selon le CCK.
La conférence de Lausanne débuta en novembre 1922 pour renégocier le Traité de Sèvres de 1920 conclu entre les Alliés et l’empire ottoman, dont la Turquie ne se réclamait plus sous l’égide de son nouveau leader Mustafa Kemal Ataturk.
La conférence, avec la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et la Turquie au premier plan, fut coordonnée par la diplomatie britannique.
Le traité fut suivi, entre autres conséquences, par des échanges de population forcés entre la Turquie et la Grèce. L’est de l’Anatolie fut rattaché à la Turquie d’aujourd’hui, en échange d’un abandon des revendications sur la Syrie et l’Irak datant de l’ère ottomane.
Le traité de Lausanne a également eu de lourdes conséquences pour les Arméniens, dont les frontières reconnues par le traité de Sèvres (1920) ont été abolies et ramenée à un dixième du territoire historique de l’Arménie. Ce qui a parachevé sur le plan diplomatique le génocide de 1915 et constitué une prime au crime des crimes. Mais les Arméniens, en butte à d’autres défis pour leur existence lancé par le nouveau fer de lance du panturquisme qu’est l’Azerbaïdjan, n’étaient physiquement pas présents pour dénoncer le traité de Lausanne, même si leur ombre continue de planer sur cet accord scélérat à propos duquel Winston Churchill avait écrit qu' »on n’y cherchera en vain le mot Arménien ».

Avec AFP

La rédaction
Author: La rédaction

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