Un militaire arménien est décédé à l’hôpital près de quatre ans après avoir été grièvement blessé lors d’un violent incident qui avait entraîné la démission d’un allié politique du Premier ministre Nikol Pashinian.
Le lieutenant-colonel Ara Mkhitarian est tombé dans le coma en septembre 2019 après s’être disputé avec un assistant de Trdat Sargsian, alors gouverneur de la province arménienne de Vayots Dzor, dans la capitale provinciale Yeghegnadzor, dans des circonstances contestées. Mkhitarian n’a jamais repris connaissance et a été déclaré mort jeudi.
Selon le comité d’enquête arménien, Mkhitarian a été frappé par l’assistant de Sargsian, Harutiun Grigorian, et est tombé au sol. Grigorian a été arrêté et condamné à cinq ans de prison.
La famille et les amis de Mkhitarian ont rejeté la version officielle des événements. Ils affirment que le policier et trois de ses collègues ont été agressés par un groupe d’hommes plus nombreux, parmi lesquels se trouvait peut-être M. Sargsian.
« Le père de la victime, Samvel Mkhitarian, a déclaré peu après l’incident : « Comment peut-on renverser un homme de 120 kilos et lui fracasser le crâne d’un seul coup de poing ?
Les trois autres officiers ont déclaré au cours de l’enquête qui a suivi que M. Sargsian, qui est un membre éminent du parti Contrat civil de M. Pashinian, figurait parmi les agresseurs. Le comité d’enquête a toutefois rejeté leurs affirmations et les a accusés de « fausse dénonciation ». Il a déclaré que M. Sargsian « n’était pas sur le site de l’incident » lorsque celui-ci s’est produit.
M. Sargsian a également nié fermement toute implication, bien qu’il ait démissionné de son poste de gouverneur de Vayots Dzor une semaine après les violences. Il est aujourd’hui membre du parlement arménien.
Vendredi, l’avocat de son assistant emprisonné, Levon Sahakian, a rejeté la responsabilité de la « bagarre » sur Mkhitarian et les autres officiers. Il a affirmé qu’ils étaient ivres et qu’ils avaient attaqué son client.
On ne sait pas encore si la mort de l’agent pourrait amener les enquêteurs à réexaminer le rôle éventuel de l’ex-gouverneur dans l’incident de 2019. Zhanna Aleksanian, une militante chevronnée des droits de l’homme, a déclaré qu’ils devaient lancer une nouvelle enquête.
« Je ne suis pas sûre que l’enquête [de 2019] ait été objective et complète », a déclaré Zhanna Aleksanian, ajoutant qu’il pourrait bien y avoir eu dissimulation.
Certains détracteurs du gouvernement arménien ont ouvertement affirmé que M. Pashinian avait épargné à son loyaliste des poursuites judiciaires. Le premier ministre a démenti cette affirmation.
