En septembre 2018, les élections municipales de Erevan avaient fait figure de test pour Nikol Pachinian, parvenu au pouvoir en mai à la faveur de la révolution de velours, et la large victoire de son candidat, le comédien Hayk Maroutian, l’avait décidé à précipiter la convocation des législatives anticipées, en dépit de l’opposition des partis avec lesquels il avait formé une coalition de gouvernement, pour conforter son statut de premier ministre et chef de l’exécutif. Cinq ans après, la situation a bien changé, la guerre et la défaite du Karabagh sont passées par là et l’enthousiasme n’est plus au rendez-vous, même si déjà à l’époque, le faible taux de participation ne semblait guère le refléter. Maroutian a dû quitter ses fonctions de maire pour avoir exprimé ses critiques à l’encontre de Pachinian au lendemain de la guerre, et son successeur, Hratchia Sarkissian, un proche de Pachinian, a démissionné en mars, laissant la place à un homme-lige du premier ministre, Tigrane Avinian, qui assure l’intérim. Ce dernier, qui est accusé par l’opposition d’utiliser toutes les ressources administratives à sa disposition pour occuper le fauteuil de maire de Erevan, se montre très confiant à l’approche des élections municipales, et il affirmait jeudi 24 août que le parti dirigé par Nikol Pachinian devrait remporter plus de 50 % des voix et conserver donc le plein contrôle du conseil municipal de Erevan, qui l’élira de toute évidence maire de la capitale qui rassemble plus du tiers de la population de l’Arménie. “Nous avons bon espoir de recueillir la majorité [des votes]”, a confié le candidat du parti au pouvoir au Service arménien de RFE/RL, en ajoutant : « Nous avons fait ce que nous avions promis [en 2018] et nous proposons un nouveau plan sur cinq ans, plus ambitieux”. Le Contrat civil n’avait pu remporter la majorité absolue à Erevan lors des dernières élections générales anticipées qui s’étaient tenues en juin 2021. Les résultats officiels du vote le plaçaient en bien meilleure position dans d’autres régions du pays, plus particulièrement dans les zones rurales. Mais le parti devrait bénéficier cette fois de la décision des deux principales alliances de l’opposition de boycotter le scrutin fixé à la date du 17 septembre, auquel leurs leaders affirment n’accorder aucune importance, eu égard aux priorités délétères du pays. Andranik Tevanian, un député représentant l’une de ces alliances, Hayastan, a pourtant exprimé son désaccord concernant cette décision de boycott et a constitué son propre bloc électoral pour prendre part aux municipales. Mettant l’accent au contraire sur l’importance des enjeux, Tevanian a souligné que sa victoire indiquerait la porte de sortie à Pachinian et à son équipe, alors qu’il faisait campagne avec ses alliés politiques dans le district d’Arabkir nord de Erevan jeudi. « Notre participation aux élections municipales à Erevan est l’occasion d’engager un changement du régime au niveau national”, a-t-il déclaré devant les habitants du district en ajoutant : “Le changement de régime est la condition clé pour garantir la sécurité de l’Arménie et du Haut-Karabagh ”. Une autre formation de l’opposition en lice, le parti Aprelu Yerkir (le pays où il fait bon vivre), a elle aussi désigné ce scrutin comme une chance de pousser Pachinian à quitter le pouvoir. Avinian a indiqué qu’au contraire des dernières élections à Erevan il y a cinq ans, Pachinian ne devrait pas participer activement à la campagne électorale de son parti car son gouvernement fait face à des défis « bien plus graves ». Curieusement, c’est cet argument qu’ont avancé les deux alliances de l’opposition pour expliquer leur boycott du scrutin. Par ailleurs, Avinian a récusé les allégations selon lesquelles il abuserait illégalement de ses ressources administratives en vue de prendre l’avantage sur ses concurrents et de s’assurer toutes les chances d’une victoire électorale. Une coalition de groupes civiques qui doit dépêcher des observateurs dans les bureaux de vote le 17 septembre et contrôler la bonne tenue du scrutin, l’a une fois encore accusé, ainsi que le Contrat civil de tirer tous les avantages politiques de son statut, dans un long rapport publié cette semaine.
Le Parti Contrat civil compte sur une victoire écrasante aux élections municipales de Erevan
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