Le département d’État américain a demandé l’envoi d’une mission internationale de surveillance dans le Haut-Karabakh et a soutenu les affirmations du Premier ministre Nikol Pachinian selon lesquelles la Russie ne peut pas garantir la sécurité de l’Arménie.
« Je pense que la Russie a montré qu’elle n’est pas un partenaire de sécurité sur lequel on peut compter », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du ministère, lors d’une conférence de presse à Washington lundi, commentant la guerre des mots qui se poursuit entre Erevan et Moscou.
Les tensions entre les deux alliés de longue date se sont aggravées au début du mois après que M. Pachinian a déclaré que la dépendance de l’Arménie à l’égard de la Russie en matière de défense et de sécurité s’était révélée être une « erreur stratégique », cette dernière n’étant « pas capable ou pas disposée » à défendre le pays du Caucase du Sud.
Le Premier ministre arménien a réitéré ses critiques à la suite de l’offensive lancée le 19 septembre par l’Azerbaïdjan au Karabakh, en dépit de la présence de soldats de la paix russes sur place. Il a déclaré dimanche que l’alliance militaire avec la Russie n’était pas suffisante pour assurer la sécurité nationale de l’Arménie.
Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi en accusant M. Pachinian de chercher à ruiner les relations bilatérales et à réorienter l’Arménie vers l’Occident. Les responsables russes ont affirmé à plusieurs reprises que les États-Unis et l’Union européenne souhaitaient chasser la Russie du Caucase du Sud.
M. Pachinian et ses alliés politiques n’ont pas encore fait part de leur intention de faire sortir l’Arménie de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ou d’autres blocs dirigés par la Russie. Ils n’ont pas non plus indiqué d’autres arrangements géopolitiques susceptibles, selon eux, de protéger les frontières de l’Arménie.
M. Miller a réaffirmé le soutien des États-Unis à l’intégrité territoriale de l’Arménie, mais a refusé de préciser ce que Washington pourrait faire si l’Azerbaïdjan la mettait en péril. « Nous pensons qu’il est important que l’Arménie et l’Azerbaïdjan parviennent à un accord de paix durable », a-t-il déclaré à ce sujet.
M. Miller a également réitéré les préoccupations des États-Unis concernant le sort de la population arménienne du Karabakh, gravement touchée par l’assaut azerbaïdjanais de la semaine dernière.
« La population arménienne du Haut-Karabakh doit pouvoir rester chez elle dans la paix et la dignité, dans le respect de ses droits et de sa sécurité, si elle le souhaite », a-t-il déclaré. « Ceux qui veulent partir et revenir devraient être autorisés à passer en toute sécurité sous la surveillance d’une tierce partie neutre et indépendante. »
« Nous pensons qu’il devrait y avoir une mission internationale pour assurer la transparence, rassurer et donner confiance aux habitants du Haut-Karabakh et à la communauté internationale, que leurs droits et leur sécurité seront protégés conformément aux déclarations publiques de l’Azerbaïdjan », a ajouté le responsable américain.
Erevan a avancé l’idée d’une telle mission avant même la dernière escalade. Bakou s’y est alors fermement opposé.
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