L’ancien ambassadeur des États-Unis en Azerbaïdjan, Richard Kauzlarich, estime que les relations entre l’Occident et l’Azerbaïdjan ne feront que se détériorer cette année « en raison de l’oppression de l’opposition et du sabotage des efforts de médiation des États-Unis et de l’UE de Bakou sur le Haut-Karabakh ».
« La Russie et l’Iran en bénéficient. Ilham Aliyev pense qu’il peut ignorer la pression de Washington sur les réformes et la paix », a déclaré Kauzlarich, qui a été ambassadeur des États-Unis en Azerbaïdjan en 1994-1997.
Parlant du Haut-Karabakh, l’ancien ambassadeur a déclaré qu’il n’avait vu aucun mouvement vers une paix réelle en 2024. « Rien ne se passera avant l’élection présidentielle en Azerbaïdjan en février et la COP29 en novembre. Par conséquent, le processus diplomatique pourrait commencer d’ici la fin de 2024 », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Turan.
Selon lui, les problèmes frontaliers sont distrayants. « L’Azerbaïdjan ne veut pas négocier un accord de paix « à long terme et digne » avec l’Arménie. Bakou veut imposer son idée de paix », estime le diplomate.
« En ce qui concerne les élections de février, a-t-il poursuivi, elles ne seront pas différentes des précédentes. »
« Elles ne seront ni libres ni équitables. Aliyev gagnera – c’est prédéterminé. Je regrette que les violations des droits de l’homme continuent de justifier cela », a conclu Richard Kauzlarich.
Il y a dix ans, en 2014, voici ce que déclarait Kauzlarich lors d’une interview éclair à Radio Azadliq
Q : Il y a des rapports non confirmés selon lesquels le secrétaire d’État américain, John Kerry, pourrait se rendre à Bakou en été. Quel devrait être le message de Washington au président Ilham Aliyev ?
R : S’il se rend à Bakou, il devrait également se rendre à Erevan. Il doit transmettre le même message aux deux parties dans le processus N-K qu’il a transmis aux Israéliens et aux Palestiniens : s’adresser à la table des négociations maintenant et prendre au sérieux le règlement de la question du N-K. Ce manque de progrès a duré trop longtemps et les États-Unis (et nos partenaires du Western Minsk Group) ont trop investi pour laisser les affaires continuer comme d’habitude. Il y a des limites au temps et à l’énergie que nous sommes prêts à consacrer à un processus qui n’a pas fait de progrès. Le deuxième message à Bakou devrait être que Bakou doit faire des progrès en matière de droits de l’homme, de liberté des médias et de démocratie.
Q : Voyez-vous un espoir de progrès dans le processus de paix du Haut-Karabagh ?
R : Je ne vois aucune raison d’être optimiste sur la question du Nagonro-Karabagh.
Q : Bakou peut-il compter sur le soutien occidental en cas de pression accrue de la part de Moscou ?
R : J’ai besoin d’en savoir plus sur la position de Bakou sur son orientation extérieure. Le régime a perdu du temps – semblant être plus intéressé par le Concours Eurovision de la chanson que par la trace des cours futurs pour l’Azerbaïdjan fermement aligné sur l’Occident. C’est plus que du gaz et du pétrole. Il s’agit de valeurs. Cela doit être la base du soutien des États-Unis et de l’Ouest.
Richard Kauzlarich a été Ambassadeur en Azerbaïdjan de 1994 à1997.
Author: Jean Eckian
Ancien journaliste reporter d’images, Jean Eckian devient Directeur Artistique des sociétés discographiques CBS et EMI Pathé-Marconi. Il a par ailleurs réalisé de nombreuses photos de pochettes de disques. Directeur de Production de films publicitaires (Europe 1, Citroën) et réalisateur de films institutionnels et de reportages (Les 90 ans du Fouquet’s, l’Intégration…), il écrit ensuite pour la presse de la Chanson et anime sur MFM les émissions "Les Histoires d’Amour de l’Histoire de France" et un éphéméride du siècle passé en chansons (Alors Raconte). Co-organisateur du disque "Pour toi Arménie" avec Charles Aznavour et Levon Sayan, Jean Eckian est aussi l’auteur du livre "Vous êtes nés le même jour que…" Il écrit aujourd‘hui pour la presse de la communauté arménienne de France et de l’étranger et a créé le Mémorial Mondial du Génocide des Arméniens sur internet.
