A Bagdad, les chrétiens fêtent Pâques dans la « tristesse et la douleur »

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La minorité chrétienne irakienne a fêté Pâques dimanche en offrant habits neufs et cadeaux à ses enfants, mais sans oublier la peur des attentats et des enlèvements dans un pays ravagé par la violence.

« Malgré la douleur et la tristesse, nous nous préparons au repas traditionnel et nous avons acheté des habits neufs aux enfants », explique Hiyam, 42 ans, mère de deux enfants, en arrivant avec son mari Essam à l’église Notre-Dame du Salut de Bagdad pour la messe de Pâques.

Selon le couple, la plupart des paroissiens ont quitté ce quartier central de Karrada pour fuir les violences à l’étranger. La communauté chrétienne irakienne, une des plus anciennes du pays, était jadis composée de plus d’un million de personnes. Les estimations sont difficiles mais la population a sans doute été réduite d’un tiers ou de moitié. Elle était de 700.000 personnes en 2006 et le chiffre a depuis sans doute baissé.

Lors de la messe, les chrétiens ont prié pour la paix et la sécurité.

« J’implore les responsables des tueries et des attentats d’arrêter. Nous perdons des êtres chers pour rien », affirme une veuve, jeune maman, dont le mari médecin a été tué récemment dans l’explosion d’une voiture piégée.

« Je viens à l’église parce que la situation est délicate. Il n’y a plus de fêtes de famille. Dans la rue, nous sommes traités comme des citoyens de seconde zone par le gouvernement », affirme Habib Tomas, 57 ans, même si Ammar al-Hakim, le fils d’Abdoul Aziz al-Hakim, un des plus importants leaders chiites, chef du CSRII (Conseil suprême de la révolution islamique en Irak), s’est rendu dimanche dans une église pour saluer la communauté chrétienne du pays.

« Les choses ont bien changé. Maintenant, certaines femmes chrétiennes portent même le voile (islamique) parce que c’est dangereux de ne pas le faire », ajoute Habib Tomas.
« La plus grande partie de notre famille a quitté le pays pour la Syrie et l’Australie », confie Adel Georgis en serrant la main de son épouse Lydia, 19 ans, avec laquelle il s’est marié il y a cinq mois à peine. « Inch’Allah, nous partirons aussi », souffle-t-elle avec espoir.

Hiyam et Essam préférent être positifs: Essam a conservé son travail d’ingénieur malgré le chômage qui touche une grande partie de la population.

« L’Irak, c’est mon pays. J’ai toujours vécu en Irak. On ne sait pas ce que le futur nous réserve. L’Irak a toujours été plein de surprises », affirme Essam, qui habite dans un quartier sud à Saidiya. « Nous vivons en paix avec nos frères musulmans. Nous sommes respectés de tous. Nous n’avons pas de problèmes particuliers. Tous les Irakiens ont des problèmes, les chrétiens peuvent être enlevés et tués comme n’importe qui d’autre », souligne-t-il.

Devant l’église, deux huissiers, prêts à intervenir, surveillent les entrées et sorties des paroissiens. L’un d’eux, Alaa, a un revolver caché sous son veston: « Ma famille est restée fêter Paques à la maison. C’est trop difficile de sortir », dit-il.

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Author: raffi

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