À la veille de nos 25 ans

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Dans une vie communautaire saturée par les dates
anniversaires et autres commémorations, on éprouverait
presque quelques scrupules à rappeler que NAM
fêtera ses 25 ans au mois de mai. Pourtant, ce magazine
est bel et bien en train de franchir la barre du
quart de siècle. Et, à tout bien considérer, cet anniversaire
en vaut finalement bien d’autres, tant il est
vrai que NAM et son site internet armenews.com occupent
une place de choix dans le dispositif organisationnel
des Français d’origine arménienne.

À première vue, les choses semblent aller de soi: chaque
mois le magazine explore en profondeur l’actualité tandis
que, tous les jours de l’année, le site diffuse les nouvelles
en flux continu. Rien à signaler donc. Si ce n’est
que, derrière cette normalité devenue aujourd’hui une
évidence, se cache une somme considérable de moyens
humains et financiers, beaucoup de travail et de militantisme
qui demandent à être davantage soutenus. La
liberté n’a pas de prix, ce n’est pas nouveau. Mais celle
des médias a un coût. Et, dans ce domaine, on ne rappellera
jamais assez la communauté à ses devoirs. D’autant
que, pour elle, la presse n’a pas pour seule vocation
d’informer ou de créer du lien. Elle est aussi un vecteur
de l’action. L’engagement ne se divise pas. En particulier
à l’ère de la communication triomphante et de
la lutte pour l’hégémonie culturelle. Un monde où l’on
sait qu’en matière politique, le « dire » et le « penser »
sont des modalités du « faire ». Ainsi n’est-il pas fortuit
que les racines de Nouvelles d’Arménie plongent dans le
réveil arménien des années 70. Comme ne l’est pas non
plus son implication au plus haut niveau de l’exécutif
politique franco-arménien, à travers le CCAF. Il y a dans
cette histoire un fil conducteur, une logique. Celle de
permettre l’expression d’un peuple réduit au silence
après avoir été réduit à néant.

L’information est le prélude à la formation, à l’action.
Pour le peuple arménien encore plus que pour tout autre,
elle ne se résume pas à un bien de consommation marchand.
Elle est une conquête, le fruit d’un combat, un
indispensable instrument de connaissance pour agir et
peser collectivement. Cette approche est parfaitement
intégrée et assumée dans la ligne éditoriale de NAMqui
s’implique depuis sa naissance dans toutes les luttes de
la communauté. Ce qui ne l’empêche pas de revendiquer son statut de média à part entière. Un mensuel qui
n’a pas à rougir de la comparaison avec les grands news
magazines, malgré la modestie de ses moyens. Et plus
il se hissera à leur niveau, plus il sera efficace.

« Un journal c’est la conscience d’une nation », écrivait
Albert Camus. Certes. Mais pas seulement. C’est un
contre-pouvoir et donc un pouvoir. On le sait depuis au
moins la seconde moitié du XIXe siècle. Et l’histoire arménienne,
dont la trajectoire a été jalonnée par des titres
mythiques, ne fait pas exception à la règle. Aussi ne fautil
pas s’étonner que la presse arménienne constitue une
cible privilégiée. À cet égard, il convient de se féliciter et
non de se plaindre des attaques dont NAM fait l’objet.
Même s’ils l’affaiblissent financièrement, les procès qui
lui sont intentés par l’Azerbaïdjan ou par des négationnistes
sont en réalité à considérer comme autant d’hommages
à son action. Et ses victoires devant les tribunaux
comme autant de trophées contre l’adversité.

25 ans après, il est donc plus que jamais nécessaire de soutenir l’attelage NAM/armenews.com. Lui donner les moyens, en particulier économiques, de sa liberté et de ses ambitions. Il s’agit d’un combat arménien,
bien sûr. Mais aussi d’un engagement citoyen, car la
République est riche de sa part arménienne et a intérêt
à son rayonnement, comme l’ont souligné les
quatre derniers présidents de la République.

Pour préparer l’entrée de NAMdans le deuxième quart
de siècle de son existence, de nouveaux chantiers ont
été ouverts par son équipe. On en verra très vite les fruits
sur internet, avec une refonte d’armenews.com, rénové,
remaquetté, professionnalisé. Mais aussi avec une série
d’initiatives publiques qui traduiront l’envie du titre
d’élargir son champ d’intervention, notamment dans
la vie politico-culturelle franco-arménienne.

Face aux immenses besoins auxquels elle doit répondre,
en particulier ceux de l’Arménie, la communauté arménienne
de France, extrêmement sollicitée, a tendance à
s’investir dans l’aide directe. C’est compréhensible.
Mais quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre
à pêcher que lui donner un poisson. La presse est ce
levier qui permet de potentialiser l’effort sur tous les
fronts. Aussi, soutenir les médias arméniens, et singulièrement
NAM, relève d’une incontournable nécessité
stratégique. Il faut donc s’abonner , non seulement pour
profiter d’un support essentiel d’information, mais également
pour enrichir notre « intellectuel collectif », faire
vivre le débat public, orienter, influer, infléchir, faire
avancer. En s’aidant ainsi soi-même, on aide de la meilleure
façon le monde arménien. C’est un combat à part
entière. Il faut continuer à le gagner. ■

raffi
Author: raffi

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