A propos du centre de la francophonie de Stepanakert, par Marc Alenzi

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Le 14 septembre eut lieu l’inauguration officielle du Centre de la francophonie/Maison Paul Eluard, résultat de plusieurs années d’efforts et de détermination des promoteurs d’une idée originale de créer un centre (voir Nouvelles d’Arménie en ligne du 14/09) ….. « aux confins de l’Europe, à Stepanakert en Artsakh ».
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L’idée de mettre en contact avec le monde extérieur ce bout de territoire arménien enclavé pendant des décennies dans une République créée de toutes pièces par le pouvoir bolchévique qu’est l’Azerbaidjan avait germé au lendemain de la guerre sanglante de 1991-94. Le meilleur moyen paraissait l’espace francophone qui permettrait au Haut Karabagh, meurtri par le conflit et vivant dans l’isolement pendant longtemps par la volonté de Bakou, de s’ouvrir à cet espace pour le bien de la populaion, notamment de sa jeunesse et de ses étudiants. Cette idée fut évoquée vers le début des années 2000 à l’initiative de Patrick Donabédian, ancien conseiller culturel de l’Ambassade de France en Arménie, d’Armen Sargsyan, alors ministre de l’Education et de la Culture du Haut Karabagh, et du rédacteur de cet article, mais elle se heurta à l’opposition du président Arkady Ghukassyan.
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Plusieurs années plus tard, naquit la volonté de fonder une structure permettant d’établir le lien avec la francophonie . Le président Bako Sahakyan s’était montré favorable à un tel projet. Grâce à la détermination d’un petit groupe de personnes pugnaces, François Rochebloine, Hovannes Guévorkian, … et à l’intervention des organisations tels que le Fonds arménien de France ou le Fonds Vahé Fattal, … certaines collectivités territoriales françaises, Alfortville, Sarcelles, Valence, PACA, etc. la Maison Paul Eluard/Centre de la francophonie a vu le jour.

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Ce centre, établissement privé, est, de par les status, présidé par la ministre de l’Education et de la Culture d’Artsakh. Sa direction exécutive est assurée par Gérard Guerguerian.
La cérémonie d’inauguration à laquelle ont assisté des personnalités locales, outre la délégation d’élus français, présidée par le député François Pupponi, n’a pas échappé à la tradition. Sauf que le directeur du centre a clairement répondu à des questions essentielles que chacun devrait avoir à l’esprit, « que faisons nous ici? » et « qu’allons nous en (de ce centre) faire? ».
Citation de Confucius à l’appui, les objectifs ont été annoncés. Face à l’ennemi qui tentera de vider le territoire de sa population arménienne en recourant à toute sorte de stratagème, comme nous avons été le témoin auparavant dans le cas du Nakhijévan, le Centre, de par ses activités, apportera sa contribution à l’oeuvre de résilliance aux intrigues et provocations de l’ennemi visant à décourager la population. Le Centre sera un « lieu de mouvement en continu, d’échanges ouvert à tous, à toutes les cultures, pour renforcer les valeurs de solidarité… ». Depuis l’enseignement du français et son perfectionnement afin de faciliter l’accès aux connaissances jusqu’aux formations spécialisées telle que la formation aux arts visuels et sciences numériques, le Centre organisera aussi des stages en France, notamment dans le domaine de la médecine.
Dans cette perspective, il est important que non seulement la Fondation Paul Eluard bénéficie du soutien des Arméniens et autres sympatisans et militants des valeurs démocratiques et humanistes à l’échelle la plus large, mais aussi de l’institution la plus directement concernée par la francophonie, je veux dire l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Sa secrétaire générale qui est issue d’un peuple martyrisé mais qui se redresse fièrement, devrait comprendre la lutte dans laquelle est engagée la population artsakhiote pour son droit à la vie et à vivre sur ses terres acestrales. L’accession du Centre à un statut lui permettant de bénéficier de la coopération de tous les pays francophones sera un acte salutaire.

Le Centre de la francophonie/Fondation Paul Eluard en construction, avenue Toumanian à Stepanakert (avril 2021)

La rédaction
Author: La rédaction

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