A Tbilissi, les électeurs craignent de nouveaux troubles

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Les électeurs de Tbilissi se sont réveillés samedi dans un paysage hivernal idyllique, mais la sérénité n’y était pas : ils votaient pour leur futur président avec en tête les troubles de novembre et la crainte qu’ils ne se reproduisent.

« Tout le monde est très, très inquiet » de l’issue de la présidentielle convoquée après la répression des manifestations, assure Nana Kopaliani, 55 ans, qui marche sur la neige vierge vers un bureau de vote sur l’avenue centrale Roustaveli.

« Si l’élection n’est pas juste, il y aura des troubles. Nous ne pouvons qu’espérer que tout se passera d’une manière pacifique », ajoute-t-elle, avant d’aller voter pour le principal candidat de l’opposition Levan Gatchetchiladzé.

Ces déclarations alarmistes contrastent avec l’ambiance dans la capitale géorgienne. Les enfants, ravis de la neige, rare dans la capitale géorgienne, s’amusent. Sur l’avenue Roustaveli, les immeubles élégants du 19e siècle sont décorés et illuminés à la veille du Noël orthodoxe, le 7 janvier.

Pourtant Mme Kopaliani n’est pas la seule à s’inquiéter.

Andro Danelia, 43 ans, regarde son fils de quatre ans jouer dans la neige mais pense à la guerre civile meurtrière en Géorgie au début des années 1990 et aux combats de rue à Tbilissi.

« Les gens ont peur. Il peut y avoir des violences après cette élection ce qui serait la pire chose pour notre pays », dit-t-il.

Mikheïl Saakachvili, héros de la Révolution de la rose, le mouvement de contestation pacifique qui l’a porté au pouvoir fin 2003, a convoqué une présidentielle anticipée après avoir réprimé les manifestations de novembre à coups de matraque et décrété l’état d’urgence.

L’opposition, qui l’accuse d’ores et déjà de fraudes, a promis de ne pas reconnaître le résultat du scrutin et de descendre dans la rue.

« Certaines forces politiques créent une atmosphère nerveuse faisant croire que quelque chose se passera après l’élection. Les Géorgiens doivent faire preuve d’une grande culture politique pour montrer que toute élection démocratique apporte la stabilité », souligne Alexandre Rondeli, analyste politique de la fondation géorgienne pour les études stratégiques et internationales.

Devant le parlement, un imposant bâtiment soviétique avenue Roustaveli, théâtre des troubles de novembre, rien ne rappelle plus la crise.

Emmitouflé dans sa grosse écharpe, Gotcha Zourabichvili, la quarantaine, croisé à proximité, estime que « Saakachvili mérite la victoire, parce que la vie de tous les Géorgiens est devenue meilleure ».

Il ne doute pas de la version officielle qui a justifié le recours à des méthodes musclées contre l’opposition par la nécessité d’empêcher un coup d’Etat orchestré par la Russie pour se débarrasser d’un Saakachvili pro-américain.

« Tout ira bien après l’élection. L’opposition va essayer d’organiser des manifestations mais les autorités les gèreront dans le cadre légal », prédit-il.

raffi
Author: raffi

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