Finalement, le lutteur gréco-romain qui a été privé de sa médaille de bronze parce qu’il l’a jetée par dépit avait raison d’être en colère, selon le Tribunal arbitral du sport.
Le Suédois Ara Abrahamian s’est plaint au TAS qu’une pénalité dans le deuxième round d’un combat chez les 84 kg, le 14 août contre l’Italien Andrea Minguzzi, n’a été imposée qu’après la fin du round. Une fois comptabilisée, la pénalité faisait en sorte qu’Abrahamian perdait automatiquement le match. L’entraîneur d’Abrahamian s’est ensuite vu refuser sa requête de consulter la vidéo, puis la fédération de lutte a refusé d’étudier un protêt.
Il a fallu qu’on retienne Abrahamian, 28 ans, pour l’empêcher de s’en prendre aux officiels à la suite de sa défaite. Il a quitté en trombe et claqué le porte des vestiaires. Après qu’on lui eut remis le bronze dans la cérémonie des médailles, Abrahamian a quitté le podium et a laissé tomber sa médaille. Le 15 août, le CIO a disqualifié Abrahamian et l’a privé de sa médaille pour avoir violé l’esprit de fair-play durant la cérémonie.
Au début, l’Arménien de naissance — qui s’était également incliné en demi-finale aux JO de 2004 à la suite d’une décision controversée — voulait que les juges soient sanctionnés et qu’on lui redonne sa médaille. Mais à la fin, il voulait simplement que le TAS confirme que l’absence d’un processus d’appel rapide est une carence qui doit être corrigée, et qu’on reconnaisse que son comportement ne violait ni la charte olympique.
Les juges du TAS ont estimé qu’Abrahamian avait raison. Ils ont écrit dans leur rapport que la fédération internationale, conformément à la charte olympique et aux principes généraux de justice, devra établir un jury d’appel pour déterminer la validité des plaintes comme celle formulée par Abrahamian.