Le juge des enfants a décidé le placement en foyer de Julie, l’adolescente franco-turque au centre d’un conflit autour du droit de garde, après avoir entendu jeudi matin à huis-clos l’adolescente et sa mère, a-t-on appris auprès de l’assocation qui soutient cette dernière.
« Le juge des enfants a décidé le placement de l’adolescente en foyer jusqu’à la fin août », a indiqué la psychologue Martine Barbier-Boyer, présidente de l’association « Accompagnement médico-psycho-social Alsace » (AMPSA) qui soutient Emmanuelle Ancel, la mère de l’adolescente.
« Elle aura le droit de téléphoner à sa famille en Turquie une fois par semaine, accompagnée par un éducateur », a-t-elle ajouté.
« Julie reste en France, c’est important », a indiqué Me Monique Sultan, l’avocate de la mère. « Elle va être placée jusqu’à la fin août dans une structure de la région et une assistance éducative va être mise en place pour permettre la relation entre la mère et l’enfant ».
« Julie avait demandé à voir son père, ce qui est légitime, mais j’avais demandé à ce ces rencontres se fassent en présence d’un tiers » et il a été « fait droit à cela aussi », a précisé l’avocate.
« C’est malheureusement un mal pour un bien », a estimé pour sa part Me Malik Farajallah, l’avocat de Mustafa Senocaku, le père de l’adolescente, qui purge actuellement une peine de 3 ans de prison à Colmar pour non présentation d’enfant.
« La mère réclamait le retour de son enfant et la justice la lui retire. C’est bien la preuve qu’elle n’est pas en sécurité chez elle », a-t-il ajouté.
Julie, 13 ans, cachée pendant 12 ans en Turquie par son père d’origine turque, était venue pour la première fois en France à Colmar vendredi dernier pour quatre jours, suite à un accord convenu par les deux parents.
Elle devait y être entendue par une juge des affaires familiales et passer du temps auprès de sa mère. L’adolescente devait ensuite retourner lundi dernier en Turquie, mais sa mère, n’ayant reçu aucune garantie sur son lieu de résidence en Turquie, a décidé de l’empêcher de repartir, provoquant les foudres de Me Farajallah.
Le procureur de la République de Colmar avait saisi en urgence le juge des enfants dans le cadre d’une procédure de mineur en danger.
Le père de Julie, qui devait être initialement entendu par le juge des enfants vendredi matin, le sera finalement lundi dans la matinée, a indiqué son avocat. Il sera extrait de sa cellule pour l’occasion.