Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a jugé lundi que la France devait cesser de se « battre la coulpe », après les propos du socialiste Jack Lang en faveur d’une reconnaissance par la France « des crimes commis par la colonisation » en Algérie.
« Méfions-nous de la mauvaise conscience et de la repentance permanente. Tout cela est lié au raidissement de la mémoire, au souvenir nécessairement douloureux de la colonisation », a déclaré le ministre sur Europe 1.
« Mais regardons vers l’avant. 74% des Algériens ont moins de 25 ans. Il faudrait maintenant tourner une page et arriver à regarder l’Algérie comme un partenaire d’égal à égal », a poursuivi M. Douste-Blazy.
Faisant allusion au vaste programme de privatisation des entreprises publiques lancé par les autorités algériennes, il a noté que les « Américains, les Britanniques, les Espagnols et les autres » étaient sur les rangs, alors que « les Français n’arrêtent pas de se battre la coulpe ».
En visite dimanche à Alger, Jack Lang, conseiller spécial de la candidate socialiste Ségolène Royal, a plaidé pour une « reconnaissance (par la France) des crimes commis par la colonisation » en Algérie, comme alternative aux « excuses » réclamées par Alger à Paris pour les « crimes » commis en Algérie pendant la période coloniale (1830-1962).