« Ali le Chimique », que la justice irakienne a condamné à être exécuté dans les 30 jours pour génocide contre les Kurdes d’Irak, était l’exécuteur des basses oeuvres de Saddam Hussein et son cousin germain.
Bras droit de l’ex-président pendu fin 2006, Ali Hassan al-Majid était appelé régulièrement à la rescousse, dès qu’il s’agissait de briser le moindre mouvement de contestation de l’ancien régime irakien.
Agé de 66 ans, originaire comme l’ancien dictateur de la région de Tikrit, au nord de Bagdad, Ali Hassan al-Majid a hérité du sobriquet infamant d' »Ali le Chimique » pour avoir commandé les 17 et 18 mars 1988 le bombardement au gaz ypérite de la ville kurde de Halabja, tuant des milliers de personnes, dont nombre de femmes et d’enfants.
D’une brutalité effroyable, il a occupé le poste de secrétaire général du parti Baas dans le nord de l’Irak, de mars 1987 à avril 1989, coordonnant à la fois l’armée, la direction de la sécurité générale et les renseignements militaires engagés dans la répression contre les Kurdes.
En mai 1987, il engage une politique implacable de terre brûlée dans le Kurdistan par une vaste opération d’évacuation de la population et du bétail, emmenés de force près des frontières jordaniennes et saoudiennes, loin des zones d’implantation traditionnelles des Kurdes.
Cette politique sera accentuée après le lancement par l’Iran, en juin 1987, de l’offensive Nasr-IV contre l’Irak, qui sera soutenue par les partisans kurdes.
Selon l’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, M. Majid est responsable de la disparition de 100.000 non-combattants dans les régions kurdes.
Mais il fut aussi le bourreau des chiites lors de la révolte de 1991, en tant que commandant des divisions de la Garde républicaine dans le sud du pays. Dans les années 1990, il a dirigé une campagne de déplacement forcé des habitants des marais (sud), dont le nombre est tombé d’un million à 40.000.
Il a aussi supervisé l’occupation du Koweit. D’août à novembre 1990, il fut ainsi le gouverneur sanguinaire de ce pays envahi par l’armée irakienne, avant de reprendre en février 1991 le poste de ministre des Affaires locales, dont il était titulaire depuis juin 1989.
Sans états d’âme, M. Majid a exécuté en février 1996 son propre neveu Hussein Kamel, rentré à Bagdad après avoir fait défection un an plus tôt en Jordanie et dénoncé le régime.
Membre du Conseil de commandement de la révolution (CCR, la plus haute instance dirigeante du régime baassiste), « Ali le chimique » avait été désigné responsable de la région militaire sud, avec pour mission de la défendre contre l’offensive américano-britannique, lancée le 20 mars 2003.
C’est la seule région qui résista brièvement mais réellement aux forces coalisées.
En janvier 2003, il s’était rendu à Damas puis à Beyrouth dans le cadre de tournées d’émissaires de Saddam Hussein visant à faire valoir le point de vue de l’Irak, un mois et demi après le début des inspections de l’ONU sur le désarmement du pays.
Le 21 août 2003, après des mois de recherche, sa capture avait été annoncée par la coalition. Il est depuis détenu dans une prison Bagdad contrôlée par les Américains.
La Cour suprême irakienne a confirmé mardi sa condamnation à mort pour le massacre des Kurdes dans les années 80 et il doit être éxécuté par pendaison dans les trente jours.